Dans un article publié dans le journal « Le Monde », un groupe de personnes a exprimé son opposition à la proposition de suppression de l’AME dans le cadre du projet de loi sur l’immigration, qui sera examiné à partir du lundi 6 novembre au Sénat. Les signataires de cette tribune expriment leur préoccupation face à cette mesure et soulignent les conséquences néfastes qu’elle aurait sur les personnes dans le besoin. Ils défendent l’importance de maintenir l’AME en place, en soulignant qu’elle garantit l’accès aux soins de santé pour les personnes les plus vulnérables. Selon eux, cette proposition ne reflète pas les valeurs d’humanité et de solidarité de la société. Ils appellent à un débat plus approfondi sur la question de l’immigration et à une réflexion plus globale sur la manière de soutenir et d’intégrer les personnes migrantes de manière plus humaine et respectueuse de leurs droits fondamentaux. Les signataires de la tribune exhortent le gouvernement à reconsidérer cette proposition et à prendre en compte les conséquences potentiellement dommageables qu’elle aurait sur les personnes les plus vulnérables de notre société.
3 000 soignants appellent à préserver l’Aide médicale de l’Etat
Le projet de loi sur l’immigration ne cesse de faire parler de lui. Cette fois, ce sont 3 000 soignants qui exhortent le gouvernement et les élus à ne pas restreindre le périmètre de l’Aide médicale de l’Etat (AME), dans une tribune publiée dans Le Monde jeudi 2 novembre. Parmi les signataires figurent Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008, et Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique.
L’AME permet aux étrangers en situation irrégulière présents en France depuis au moins trois mois de bénéficier d’une couverture intégrale de leurs frais de santé. Selon une étude nationale publiée fin 2019 par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé, une personne éligible sur deux y a recours. Les soignants soulignent dans leur tribune que cette aide est un outil essentiel de lutte contre les exclusions, accessible uniquement aux personnes dont les ressources mensuelles sont inférieures à 810 euros et qui résident de manière stable en France.
Cependant, le projet de loi sur l’immigration prévoit de remplacer l’AME par une aide médicale d’urgence, plus restrictive. Les signataires de la tribune rappellent qu’en Espagne, la mise en œuvre d’une politique similaire en 2012, avant d’être abrogée en 2018, a entraîné une augmentation des maladies infectieuses et une surmortalité.
Cette mobilisation des soignants intervient à quelques jours de l’arrivée du projet de loi au Sénat. Ils appellent donc le gouvernement et les élus à repenser leur position et à maintenir l’AME dans sa forme actuelle. Selon eux, une restriction de cette aide mettrait en danger la santé des personnes étrangères en situation précaire et compromettrait l’égalité d’accès aux soins pour tous.
Il est important de souligner que l’AME représente une petite partie du budget de la sécurité sociale, environ 1,5 milliard d’euros par an, et qu’elle bénéficie principalement aux personnes les plus précaires. Contrairement aux idées reçues, cette aide n’encourage pas l’immigration mais permet simplement de garantir l’accès aux soins pour tous, indépendamment de la situation administrative de chaque individu.
L’appel des 3 000 soignants met en lumière l’importance de l’AME et la nécessité de la maintenir pour préserver la dignité et la santé des personnes étrangères en situation précaire. La question de l’accès aux soins pour tous est au cœur des débats sur l’immigration, et il est essentiel de trouver des solutions inclusives et solidaires pour garantir une véritable égalité d’accès aux soins pour tous les individus résidant sur notre territoire.
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