Découvrez les secrets des burons de l’Aubrac dans le Massif central

Philippe DONNART

Le 13 Heures Découverte poursuit son tour de France des maisons traditionnelles et de leur histoire

Le 13 Heures Découverte continue son exploration des maisons traditionnelles françaises et de leur histoire. Pour cet épisode final, diffusé le vendredi 22 septembre, direction le Massif Central, plus précisément le plateau de l’Aubrac, connu pour ses célèbres burons. Ces petites maisonnettes étaient autrefois habitées par les éleveurs et servaient à la fabrication de fromage pendant les estives au XVIIIe siècle.

Un patrimoine à préserver

Le plateau de l’Aubrac, situé à plus de 1 300 mètres d’altitude, offre un paysage unique où les vaches ne sont pas les seules à veiller sur les lieux. Les burons font également partie intégrante de ce paysage, malgré les conditions climatiques parfois difficiles. Ces constructions en pierre volcanique ont abrité pendant des générations des buronniers, des paysans qui s’isolaient pendant quatre mois avec leur troupeau pour produire du fromage. Aujourd’hui, ces burons sont pour la plupart inhabités, abandonnés voire en ruines.

Éric Morvan, accompagnateur en montagne, a découvert il y a 30 ans, lors d’une randonnée, le buron le plus ancien de l’Aubrac, partiellement enterré. « On voit encore la trace de 1803, donc ce sont les premiers burons construits sur le massif, en pierre, en dur. Ils ont succédé aux burons mottes, construits avec des branchages et du gazon », explique-t-il. Le buron a fonctionné jusqu’au début du XXe siècle, avec un sol en terre battue, une température intérieure ne dépassant pas les 10°C, et sans eau ni électricité. Le seul luxe dont disposaient les trois buronniers qui y vivaient était une cheminée. Afin de ne pas oublier ces burons, les anciens tiennent à raconter leur histoire.

L’importance des burons dans la culture locale

Les burons ne sont pas seulement des bâtiments en pierre, ils sont le reflet d’une époque révolue, d’une culture et d’un mode de vie qui ont façonné la région de l’Aubrac pendant des siècles. Ces maisonnettes étaient le cœur battant de l’économie locale, produisant le fromage qui était ensuite vendu dans les marchés des villes voisines. Leur présence sur le plateau témoigne de la capacité d’adaptation et de résilience des habitants face à un environnement parfois hostile.

La vie dans un buron n’était pas de tout repos. Les buronniers devaient faire face à des conditions de vie spartiates, isolés du reste du monde. Mais cette vie en autarcie a également renforcé les liens communautaires. Les soirées étaient souvent animées par des veillées, où les buronniers se racontaient des histoires, chantaient et dansaient. Ces moments de convivialité étaient essentiels pour rompre la monotonie et la solitude.

La renaissance des burons

Face à l’abandon progressif de ces bâtiments emblématiques, plusieurs initiatives ont vu le jour pour préserver et valoriser ce patrimoine unique. Des associations locales se sont mobilisées pour restaurer certains burons et les transformer en gîtes ou en musées. L’objectif est double : sauvegarder ces témoins du passé et promouvoir le tourisme dans la région.

Marie Dupont, présidente de l’association « Les Amis des Burons », nous confie : « Nous voulons que les générations futures puissent découvrir et comprendre l’importance des burons dans notre histoire. C’est pourquoi nous organisons régulièrement des visites guidées, des ateliers de fabrication de fromage à l’ancienne et des expositions sur la vie des buronniers. »

Un patrimoine vivant

Aujourd’hui, le plateau de l’Aubrac attire de nombreux visiteurs, curieux de découvrir ces maisonnettes en pierre et d’en apprendre davantage sur leur histoire. Certains burons ont été transformés en restaurants où l’on peut déguster des spécialités locales, tandis que d’autres accueillent des artistes en résidence, offrant un cadre inspirant pour la création.

En conclusion, les burons de l’Aubrac sont bien plus que de simples constructions en pierre. Ils sont le symbole d’une époque, d’une culture et d’un savoir-faire qui méritent d’être préservés et valorisés. Grâce aux efforts des habitants et des associations, ce patrimoine continue de vivre et de témoigner de l’histoire riche et passionnante de la région. Le 13 Heures Découverte a ainsi mis en lumière un trésor caché de notre territoire, rappelant l’importance de préserver notre patrimoine pour les générations futures.