50 ans de la Monnaie de Paris à Pessac : 57 Mds pièces produites dès 1973

Philippe DONNART


Depuis sa création en 1973, le site de Pessac de la Monnaie de Paris a produit un impressionnant chiffre de 57 milliards de pièces. Vous avez donc forcément eu des pièces de ce site dans votre porte-monnaie. L’histoire de la Monnaie de Paris remonte à 864, ce qui en fait la plus ancienne institution française. Elle est depuis cinquante ans étroitement liée à la ville de Pessac, comme l’explique le maire Franck Raynal lors des célébrations du 50e anniversaire du site de production.

Malgré une baisse de l’utilisation de l’euro en liquide, la Monnaie de Paris diversifie ses activités en misant sur les pièces étrangères, celles de collections, ou encore sur l’immobilier avec son futur campus de la monnaie.

Comment une telle institution parisienne s’est-elle retrouvée à Pessac, une petite commune de l’agglomération bordelaise qui ne comptait que 20 000 habitants à l’époque ? Le site historique de la Monnaie de Paris, situé au quai de Conti, était devenu trop petit pour faire face à l’augmentation de la production. C’est alors que le président du Conseil des ministres Charles de Gaulle a pris la décision en 1958 de délocaliser l’atelier monétaire en province. Restait à trouver le lieu idéal.

En 1965, Valéry Giscard d’Estaing, alors ministre des Finances et des affaires économiques, a choisi Pessac. Bien que nous n’ayons pas de preuve absolue, on peut supposer que le maire de Bordeaux de l’époque, Jacques Chaban-Delmas, a joué un rôle décisif dans cette décision. Les travaux ont débuté en 1971 et ont été achevés en 1973. Depuis lors, le site de Pessac se concentre sur la production de monnaie courante, tandis que celui de Paris se consacre à la production artistique.

L’histoire de la Monnaie de Paris est également marquée par une condamnation en justice. En décembre 2020, la cour d’appel de Bordeaux a condamné l’entreprise à verser une indemnisation de 10 000 euros par personne à 66 salariés du site de Pessac, en raison des préjudices liés à une exposition prolongée à l’amiante. Ces salariés vivent toujours avec le risque de développer un cancer causé par cette substance désormais interdite.