Carburants : double peine pour les pros sans or noir

Philippe DONNART


Dans les zones rurales, de nombreuses personnes exercent des professions indépendantes telles que les infirmiers, les propriétaires d’auto-écoles ou les artisans du bâtiment. Ces travailleurs, souvent oubliés, travaillent sans relâche du matin jusqu’au soir en payant un prix élevé. En effet, dans ces régions éloignées des grandes villes, ils font face à de nombreux défis et obstacles qui rendent leur travail encore plus difficile. Malgré cela, ils restent déterminés à offrir leurs services à leurs communautés locales. Ainsi, ils jouent un rôle essentiel dans le maintien de l’activité économique et sociale de ces régions. Donc, il est crucial de reconnaître et de soutenir ces travailleurs indépendants qui contribuent quotidiennement au développement et au bien-être de la campagne.

Le prix élevé des carburants : un impact sur les professions libérales

Les professions libérales en France sont touchées de plein fouet par la hausse incessante du prix des carburants. Que ce soit les infirmiers, les artisans du bâtiment ou encore les auto-écoles, tous sont confrontés à ce problème qui pèse lourdement sur leur activité.

Dominique Cura-Carboni, infirmier libéral en Dordogne, est contraint de faire le plein de son véhicule trois fois par semaine pour se rendre auprès de ses patients. Vivant en zone rurale, il doit parcourir de longues distances et cela représente un coût considérable. « On atteint quasiment le record de l’an dernier, alors je ne vois pas ce que la vente à prix coûtant et cette énième réunion à Matignon pourraient bien y changer », déplore-t-il.

La situation est la même pour Sandra Carasco, propriétaire d’une auto-école. Elle doit faire tourner une dizaine de véhicules diesel et les pleins sont passés de 55 à 75 euros en quelques semaines. Cette augmentation des dépenses se répercute sur le coût des leçons de conduite, ce qui n’est pas sans conséquences pour les apprentis-conducteurs qui ne roulent pas sur l’or.

Pour pallier cette situation, la profession des infirmiers a obtenu une revalorisation de son indemnité forfaitaire, passant de 2,50 à 2,75 euros. Cependant, l’indemnité kilométrique reste bloquée à 35 centimes. Malgré cela, beaucoup d’infirmiers remplaçants renoncent à exercer en zone rurale en raison des frais de carburant élevés.

Cette situation touche également d’autres professions libérales. Les patrons d’auto-école, les ambulanciers, les électriciens et les maçons doivent faire face à des dépenses supplémentaires considérables. Pour certains, cela se traduit par une limitation des déplacements à domicile, ce qui risque de provoquer une rupture de soins dans les zones les plus isolées.

La hausse des prix des carburants affecte également les ménages. Selon l’Insee, les familles vivant en zone périurbaine ont dépensé en moyenne 1 480 euros en frais de carburant l’année dernière, contre 1 855 euros pour celles installées à la campagne. Cela vient s’ajouter aux difficultés économiques déjà rencontrées par ces ménages.

Face à cette situation, certaines mesures sont envisagées pour aider les ménages à faire face à la hausse des prix à la pompe. Emmanuel Macron a ainsi annoncé la mise en place d’un chèque carburant de 100 euros en 2024. De plus, certaines stations-service vendront leur carburant à « prix coûtant » tous les jours dès la fin du mois de septembre.

Cependant, pour de nombreuses professions libérales, ces mesures n’apportent pas de solution concrète à leur problème. La transition vers les voitures électriques n’est pour l’instant pas une alternative viable, notamment en zone rurale où les infrastructures de recharge sont encore rares. Il est donc nécessaire de trouver d’autres solutions pour soulager les professions libérales, qui sont essentielles à notre société.