Découvre maintenant l’origine fascinante de la SPA: où, quand et comment est-elle née?

Philippe DONNART


Le week-end prochain, la Société Protectrice des Animaux (SPA) vous donne la possibilité de venir découvrir ses refuges lors de deux journées portes ouvertes spécialement dédiées à l’adoption. Saviez-vous que cette association a été créée il y a presque 180 ans à Paris, à la suite d’une décision prise par le préfet de police de l’époque afin de protéger les chevaux ? Pendant ces journées, vous pourrez en apprendre davantage sur l’histoire et les valeurs de la SPA, ainsi que sur son engagement envers la protection des animaux.

C’est l’occasion idéale de rencontrer les équipes qui travaillent au quotidien dans les refuges, et de peut-être trouver votre compagnon animal tant désiré. Les refuges de la SPA offrent un environnement sûr et aimant pour les animaux qui y sont hébergés, en leur offrant les soins nécessaires et en leur donnant une chance de trouver un foyer aimant. N’hésitez pas à venir nombreux pour montrer votre soutien à cette association historique et pour peut-être trouver un nouveau membre à ajouter à votre famille.

La protection animale en France : des débuts tardifs mais une évolution constante

En matière de protection animale et de lutte contre la cruauté envers les animaux, les pays anglo-saxons ont été les pionniers, dès le XVIIe siècle. L’Irlande, en 1635, édicte une loi pour protéger les moutons d’élevage contre les mauvais traitements. Aux États-Unis, le « Massachusetts Body of Liberty » de 1641 interdit toute cruauté envers les animaux. Mais c’est en Angleterre que l’arsenal juridique le plus complet est mis en place au XIXe siècle. En 1822, le Martin’s Act interdit les mauvais traitements envers le bétail, suivi par l’interdiction des combats d’animaux en 1835 et la réglementation de l’expérimentation animale en 1875. La Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, première SPA fondée en Angleterre en 1824, est à l’origine de toutes les sociétés protectrices des animaux.

En France, la prise de conscience et la législation en matière de protection animale sont plus tardives. Il faut attendre 1843 pour voir apparaître le premier texte de loi protégeant un animal, en l’occurrence le cheval. Le docteur Dumont de Monteux est témoin d’un acte de maltraitance envers un cheval à Paris et il intervient pour faire cesser les mauvais traitements. Il adresse ensuite une lettre au préfet de police de Paris, Gabriel Delessert, qui signe un arrêté le 5 octobre 1843 interdisant aux cochers de frapper les chevaux avec le manche de leur fouet. Jusque-là, la loi française considérait les animaux uniquement comme des biens matériels et ne cherchait à les protéger que dans l’intérêt de leur propriétaire.

Cet arrêté marque le début d’un mouvement de protection animale en France. En 1846, la Société protectrice des animaux (SPA) est créée et reconnue d’utilité publique en 1860. Des personnalités engagées, comme la célèbre artiste peintre Rosa Bonheur, font partie des premiers adhérents de la SPA. Rosa Bonheur, reconnue comme la plus grande peintre animalière de son temps, était également une précurseure de l’éthique animale. Elle affirmait que l’intelligence des animaux était bien plus développée qu’on ne le croyait généralement.

Depuis sa création, la SPA a joué un rôle essentiel dans la protection des animaux en France. Elle a su s’adapter aux évolutions et aux nouveaux enjeux de la cause animale. Aujourd’hui, l’association compte plus de 700 salariés et plus de 4 000 bénévoles. Ses équipes s’occupent chaque année de plus de 40 000 animaux recueillis dans ses refuges et maisons SPA et mettent tout en œuvre pour leur trouver une famille grâce à l’adoption responsable.

La protection animale en France a connu des débuts tardifs, mais elle a évolué constamment pour défendre les droits et le bien-être des animaux. Grâce aux efforts des associations et des personnalités engagées, la prise de conscience sociétale concernant la cause animale s’est accrue et continue de progresser. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour assurer une réelle protection et un respect du bien-être animal dans notre société.