Des syndicalistes SNCF envahissent le ministère de l’Écologie !

Philippe DONNART


Le mardi 26 septembre, les syndicats CGT-Cheminots, SUD-Rail et CFDT ont lancé un appel à la grève afin de protester contre les conditions de la future ouverture à la concurrence du service de Fret SNCF.

Des syndicalistes de SUD-Rail manifestent au ministère de la Transition écologique contre le plan de restructuration de Fret SNCF

Une soixantaine de syndicalistes de SUD-Rail ont brièvement investi des locaux du ministère de la Transition écologique à La Défense près de Paris, mardi à la mi-journée, pour protester contre le plan de restructuration de Fret SNCF.

Après une assemblée générale gare de Lyon à Paris, qui avait réuni une centaine de personnes, le groupe a pris le RER pour se rendre à La Défense, puis a pénétré dans la tour Séquoia qui abrite une partie de l’administration centrale du ministère, aux cris de « Fret SNCF n’est pas à vendre » et « Cheminots en colère, on va pas se laisser faire ».

« Ici vous êtes dans les locaux du ministère de la Transition écologique. La transition, elle porte un nom elle s’appelle Fret SNCF », a lancé Fabien Villedieu, syndicaliste de SUD-Rail, pendant que des fumigènes étaient lancés dans le hall du bâtiment. « Aujourd’hui, il y a un moyen simple de faire de l’écologie : c’est de mettre le paquet dans Fret SNCF. C’est pas en le privatisant, en cassant 500 emplois. Voilà ce qu’on est venu dire au ministère », a-t-il ajouté. « On n’abandonnera pas les copains de Fret SNCF ! » L’occupation des lieux a duré quelques minutes seulement.

Le gouvernement français prévoit la liquidation de Fret SNCF

Pour éviter une mise en faillite de Fret SNCF, visé par une enquête de Bruxelles qui soupçonne fortement cette filiale du groupe public ferroviaire d’avoir bénéficié d’aides publiques illégales, le gouvernement a engagé un « scénario de discontinuité » visant à la liquider pour la remplacer par une nouvelle société qui devra abandonner à des concurrents les « trains dédiés » – des trains de marchandises réguliers, sur 23 axes – qui représentent actuellement 30 % du trafic et 20 % du chiffre d’affaires de Fret SNCF, et occupent 10 % de ses cheminots.

Les syndicats CGT-Cheminots, SUD-Rail et CFDT ont appelé à faire grève mardi à la SNCF pour dénoncer les conditions de l’ouverture à la concurrence, qu’ils qualifient de « sabordage social », et « le démantèlement de Fret SNCF ». Une grève peu suivie.

Quelles perturbations prévues lors de la grève SNCF ?

La grève SNCF du mardi 26 septembre a entraîné des perturbations dans les transports en France. Les syndicats de cheminots CGT, Sud-Rail et CFDT ont appelé à la mobilisation pour protester contre « la liquidation » de la filière Fret SNCF.

Pendant la grève, de nombreux trains ont été supprimés ou ont subi des retards importants, provoquant des désagréments pour les usagers. La circulation des trains régionaux, nationaux et internationaux a été particulièrement affectée. Les voyageurs ont été invités à se renseigner sur les horaires des trains avant de se rendre en gare.

Le gouvernement français a justifié ces mesures par la nécessité de prévenir une mise en faillite de Fret SNCF, sous le coup d’une enquête de la Commission européenne sur des soupçons d’aides publiques illégales. Selon les autorités, le plan de restructuration vise à assurer la pérennité de la filière tout en ouvrant à la concurrence une partie du marché du transport ferroviaire de marchandises.

Cependant, les syndicats de cheminots dénoncent ces mesures et appellent au maintien de Fret SNCF en tant que société publique. Ils estiment que la privatisation et les suppressions d’emplois qui en résulteront auront un impact négatif sur les conditions de travail des cheminots et la qualité du service proposé aux clients.

Malgré la grève, le gouvernement maintient sa position et affirme que la réforme du secteur ferroviaire est nécessaire pour assurer sa compétitivité et sa viabilité à long terme.

Cette mobilisation des cheminots est la dernière en date dans une série de mouvements sociaux contre les réformes du gouvernement. La question de la réforme ferroviaire et de l’ouverture à la concurrence suscitent des tensions depuis plusieurs années, avec des grèves régulières et des manifestations de la part des syndicats de cheminots.

Les réactions face à la mobilisation des syndicats

La mobilisation des syndicats de cheminots a suscité des réactions diverses. Certains usagers des transports en commun ont exprimé leur frustration face aux perturbations causées par la grève.

De leur côté, les syndicats soutiennent que cette mobilisation est nécessaire pour protéger les droits des cheminots et défendre le service public. Ils affirment que les mesures prises par le gouvernement auront des conséquences néfastes sur les conditions de travail et la qualité du service proposé par la SNCF.

Le gouvernement, quant à lui, maintient sa position en affirmant que la réforme est indispensable pour moderniser le secteur ferroviaire français et le rendre plus compétitif. Il assure également que des garanties seront mises en place pour assurer la protection des cheminots et maintenir un service de qualité.

La situation reste tendue entre les différentes parties prenantes et il est peu probable qu’un compromis soit trouvé dans l’immédiat. Les prochaines semaines seront donc décisives pour l’avenir du secteur ferroviaire français.