Benjamin Louvet, un expert dans le domaine des matières premières, a récemment publié un livre intitulé « Métaux, le nouvel or noir ». Ce livre met en évidence l’importance considérable des quantités de matières premières nécessaires à la transition énergétique dans les années à venir. Dans cet ouvrage, Louvet soulève l’attention sur ce phénomène, permettant ainsi une meilleure compréhension des enjeux liés à la transition énergétique.
Métaux, le nouvel or noir : l’urgence de la pénurie
Un sommet réunissant des représentants de près de 50 pays s’est tenu à Paris le 28 septembre pour discuter de la question des métaux dits « critiques ». Ces métaux, dont la rupture d’approvisionnement poserait des problèmes industriels insolubles, sont essentiels à la transition énergétique. Benjamin Louvet, directeur de gestion « matières premières » chez OFI Invest AM, et Emmanuel Hache, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), signent un ouvrage intitulé « Métaux, le nouvel or noir », qui soulève la question de la pénurie de ces ressources indispensables.
Il est évident que cette question aurait dû être abordée bien plus tôt. L’Agence internationale de l’énergie, la Banque mondiale et l’OCDE lancent des alertes depuis des années. Les Chinois ont commencé à sécuriser leur approvisionnement en métaux dès les années 2000, conscient de l’importance de ces ressources pour leur développement économique. Malheureusement, cela n’a pas été le cas dans les pays occidentaux, où les technocrates ont pris le dessus sur les ingénieurs dans les décisions politiques. Cela a changé la perception des problèmes liés à l’approvisionnement en métaux.
La prise de conscience de cette urgence est motivée par les besoins énormes de la transition énergétique. Le CNRS estime qu’il faudra extraire autant de métaux des entrailles de la Terre dans les trente prochaines années que depuis le début de l’histoire de l’humanité. La Chine est en avance sur le sujet, car elle est devenue incontournable pour la quasi-totalité des métaux nécessaires à la transition énergétique. Elle produit certains métaux, comme les terres rares, et raffine d’autres, comme le lithium, le cobalt et le nickel. Ainsi, nous sommes totalement dépendants de la Chine pour ces ressources.
La transition énergétique implique la multiplication de l’utilisation de métaux. Les éoliennes, les panneaux solaires, les voitures électriques, le réseau électrique, la filière de l’hydrogène propre, les chargeurs de batteries… tous ces éléments nécessitent une grande quantité de métaux. Par exemple, une éolienne nécessite entre 950 kilos et cinq tonnes de cuivre selon sa taille. Une voiture électrique consomme quatre fois plus de cuivre et six fois plus de métaux critiques qu’une voiture thermique classique.
La question est donc de savoir si les ressources de la Terre sont suffisantes pour répondre à ces besoins croissants. La taille du réservoir terrestre est théoriquement suffisante, mais la vitesse à laquelle nous parvenons à extraire ces ressources pose problème. En moyenne, il faut dix-sept ans pour ouvrir une nouvelle mine de cuivre dans le monde. Cela nous amène à 2040 pour les décisions que nous prenons aujourd’hui. Il faut également prendre en compte les délais de réalisation des projets d’énergie renouvelable. Par exemple, un parc photovoltaïque ou un parc éolien à terre prend entre cinq et sept ans pour être terminé. Un parc éolien en mer prend onze ans. De plus, il faut développer le réseau électrique pour permettre le raccordement de ces parcs.
En France, l’ouverture de nouveaux sites d’extraction est difficile en raison de l’héritage minier. Il est nécessaire de changer l’image négative associée au secteur minier et de susciter l’intérêt des jeunes diplômés pour travailler dans ce domaine. Il faut également sensibiliser les gens à l’importance de la souveraineté dans ce domaine. Certaines entreprises, comme Boliden en Suède, montrent l’exemple en exploitant des mines de manière responsable sur le plan environnemental et social.
Cependant, il est important de reconnaître que l’extraction et l’utilisation des métaux ont un impact environnemental. Les métaux sont responsables de 15% des émissions mondiales de CO2, principalement en raison de l’acier et de l’aluminium, pour lesquels des solutions de décarbonation sont mises en œuvre. En comparaison, les énergies fossiles représentent 70% des émissions.
Il est tentant de profiter des extractions minières réalisées dans d’autres pays pour éviter les problèmes environnementaux. Cependant, il est crucial de trouver un équilibre entre l’exploitation minière et la préservation de l’environnement. Nous sommes à un moment de notre histoire où il n’y a pas de solution parfaite. La mine est la moins mauvaise des options, à condition d’adopter des méthodes responsables et durables.
La question des métaux critiques et de l’approvisionnement en ressources nécessaires à la transition énergétique est donc cruciale pour l’avenir de notre société. Il est urgent de mettre en place des actions concrètes pour sécuriser ces approvisionnements et développer des alternatives durables pour répondre à nos besoins énergétiques. Sinon, nous risquons de nous retrouver face à une pénurie qui pourrait avoir des conséquences dramatiques sur notre industrie et notre économie. Il est temps de prendre cette question au sérieux et d’agir pour assurer un avenir énergétique durable.
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