La position d’Agnès Pannier-Runacher sur le nucléaire : un imaginaire des années 70 regretté par négaWatt

Philippe DONNART

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Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, la ministre de la Transition énergétique a exprimé son point de vue sur la question du nucléaire en France. Selon elle, il est nécessaire d’aller au-delà des six premiers EPR pour assurer un approvisionnement énergétique adéquat dans le pays.

La France privilégie le nucléaire : Un choix rétrograde selon les experts

La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a été vivement critiquée par Yves Marignac, porte-parole et responsable des analyses et de la prospective chez négaWatt. Selon lui, la position de la ministre en faveur du nucléaire reflète une mentalité dépassée, plus adaptée aux années 70 qu’au 21e siècle. Ces commentaires interviennent suite à une interview de la ministre accordée à La Tribune Dimanche, dans laquelle elle déclarait qu’il était nécessaire d’aller au-delà des six premiers réacteurs EPR.

Un retour en arrière par rapport aux engagements précédents

Yves Marignac, représentant de négaWatt, a exprimé ses craintes quant au projet de loi sur la souveraineté énergétique, qu’il perçoit comme une régression par rapport aux véritables priorités énergétiques. Cette prise de position est d’autant plus déconcertante que la France avait été le premier pays à adopter un plan de sobriété énergétique de cette envergure. Le porte-parole de négaWatt déplore ainsi l’abandon progressif des énergies renouvelables au profit du nucléaire.

Un calendrier ambitieux mais peu réaliste

Le président Emmanuel Macron avait annoncé la relance du nucléaire avec la construction de six EPR de deuxième génération d’ici à 2050, et la possibilité d’en construire huit autres. Cependant, Yves Marignac remet en question la faisabilité de ces plans, soulignant que les réacteurs en question ne verront pas le jour avant 2035 ou 2040. Il estime que le gouvernement se concentre trop sur le nucléaire au détriment d’autres aspects cruciaux de la transition énergétique, négligeant ainsi les énergies renouvelables.

La France semble donc s’engager sur une voie plus centrée sur le nucléaire, bien qu’elle avait initialement prévu de réduire la part du nucléaire dans son mix électrique à 50% d’ici 2025. Cette nouvelle orientation est perçue comme un recul par rapport aux engagements précédents, mettant en péril les avancées réalisées dans le domaine de la sobriété énergétique. Selon Yves Marignac, cette décision ne s’aligne pas sur les priorités actuelles en matière d’énergie et risque de freiner la transition vers des sources d’énergie plus durables et respectueuses de l’environnement.