La vaccination des canards réussie contre la grippe aviaire

Philippe DONNART

canard-sauvage


Originaire du Béarn, François Landais exerce le métier de vétérinaire et a participé activement à la campagne de vaccination des canards contre l’influenza aviaire. Ayant été impliqué dans un grand nombre d’élevages, il souligne l’importance de cette initiative tout en reconnaissant qu’il est encore trop tôt pour en faire un bilan complet. En effet, il revient sur les aspects positifs de cette première campagne tout en mettant en avant les défis auxquels il a été confronté.

Le risque d’influenza aviaire passe de « élevé » à « modéré » en France

Le 18 mars dernier, la France a modifié le niveau de risque d’influenza aviaire sur son territoire, passant de « élevé » à « modéré ». Cette décision a permis d’alléger les conditions de mise à l’abri obligatoire des élevages de palmipèdes. Cette évolution est due à la situation sanitaire en France et en Europe, combinée à un hiver clément, ainsi qu’aux effets de la première campagne de vaccination lancée par la France le 2 octobre, visant tous les élevages de canards comptant plus de 250 têtes.

Malgré cette amélioration, la prudence reste de mise quant au lien entre la vaccination et les dix cas d’influenza aviaire hautement pathogène recensés depuis octobre, dans les Hauts-de-France, en Vendée et dans le Morbihan.

Une vaccination réussie sous surveillance

Le suivi de la vaccination a été assuré par François Landais, vétérinaire spécialiste des palmipèdes au sein de la clinique Abiopole à Arzacq-Arraziguet (64) et ses collègues. Ils ont constaté des aspects positifs de cette première campagne, soulignant la capacité à vacciner tous les lots de canards mis en production à partir d’octobre, sans aucun abattage préventif.

Cependant, la vaccination a imposé une organisation complexe et coûteuse pour les éleveurs, notamment avec trois injections en cinquante-six jours pour les canards mulards. La surveillance ainsi que le dispositif de contrôle ont également représenté des défis logistiques et financiers importants.

Un retour progressif à la normale

Malgré une réduction de la densité des élevages de palmipèdes cet hiver, le passage du niveau de risque à « modéré » permet de retrouver des capacités « normales » et un retour des animaux en plein air tout en continuant la vaccination. La question du financement de la deuxième campagne de vaccination reste en suspens, les professionnels devant probablement prendre le relais après la prise en charge de 90% des coûts par l’État pour le premier round.

Impact sur la filière du foie gras

La nouvelle concernant le passage du risque d’influenza aviaire de « élevé » à « modéré » a été accueillie favorablement par les professionnels du foie gras, qui voient un retour possible de leurs animaux en extérieur. Cela ouvre des perspectives positives pour la filière, tout en maintenant la vigilance et les mesures de prévention en place.