En ce début du mois de décembre, une proposition de loi qui a le soutien de plusieurs partis politiques sera étudiée à l’Assemblée nationale. Cette proposition vise à diminuer le avantage fiscal accordé aux propriétaires de logements meublés utilisés à des fins touristiques.
Meublés touristiques : des avantages qui n’en finissent pas
La députée Renaissance du Finistère, Annaïg Le Meur, a affirmé, mardi 5 décembre, lors de son passage sur France Bleu Armorique que les meublés touristiques bénéficient d’un traitement de faveur, ayant ainsi tous les avantages. Cette déclaration s’inscrit dans le cadre de l’examen par l’Assemblée nationale de sa proposition de loi transpartisane visant à s’attaquer à la « niche fiscale » des meublés de tourisme, plus particulièrement à Airbnb, face à la pénurie de logements.
Une proposition de loi portée par deux députés
Cette proposition de loi transpartisane a été initiée par Annaïg Le Meur et Iñaki Echaniz, député du Parti socialiste. Adoptée en commission des affaires économiques dans la nuit de mardi à mercredi, la députée du Finistère souligne qu’il existe un régime de faveur pour les meublés touristiques. Ils bénéficient en effet de nombreux avantages, puisqu’ils ne sont pas soumis à l’obligation de faire le diagnostic énergétique pour les locaux, ont une fiscalité avantageuse, et disposent de revenus plus importants que ceux des locations en nu.
Des villes transformées en « villages vacances »
Face à ces avantages accordés aux meublés de tourisme, des élus de LR et du RN ont soulevé des mesures défavorables aux petits propriétaires, et la réduction de l’abattement fiscal divise également le camp présidentiel. Annaïg Le Meur rappelle que la Bretagne, en particulier, est la quatrième région en France ayant le plus de résidences secondaires, créant ainsi des tensions et engendrant un réel problème d’accès au logement sur les territoires.
La tentation est forte pour les propriétaires de convertir leurs biens en meublés touristiques plutôt que de les louer à l’année. Cette situation crée des reports sur les communes alentour, qui ne s’étaient pas attendues à ce que les gens, ne trouvant pas de logements sur le littoral, se replient dans les terres et parfois effectuent jusqu’à 60 kilomètres pour se rendre au travail. En conséquence, les villes situées en rétro-littoral doivent compenser le manque de logements sur le littoral.
Le risque de voir les villes se transformer en « villages vacances » est bien réel. Les touristes ayant une durée de séjour limitée ne participent pas à la vie quotidienne des habitants de la région et n’ont pas les mêmes besoins de consommation. Cela crée également des difficultés à vivre ensemble, car leurs habitudes et rythmes de vie diffèrent considérablement de ceux des résidents permanents. La députée du Finistère craint que cette situation n’entraîne un impact négatif sur les modes de vie et sur le tissu économique local.
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