Suite à une manifestation qui s’est déroulée le samedi 28 octobre, les irrigants et les anti-bassines s’impliquent mutuellement d’insultes et de menaces. Cette manifestation avait pour objectif de dénoncer des soupçons de conflits d’intérêts.
Les opposants aux bassines protestent devant la mairie de Priaires
Les fortes pluies récentes n’ont pas calmé les tensions dans les Deux-Sèvres. Les opposants au projet de construction de bassines ont organisé un rassemblement samedi 28 octobre devant la mairie déléguée de Priaires, dans la commune de Val-de-Mignon. Ce lieu est situé à la fois dans les Deux-Sèvres et en Charente-Maritime, où le chantier de construction de la troisième réserve de substitution, appelée SEV2, a débuté. Pour protester contre ce projet, les manifestants ont entouré la mairie d’un film plastique noir, symbolisant selon eux l’appropriation des terres et de l’eau.
Suite aux discours prononcés lors de ce rassemblement, notamment celui de Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci, une partie des manifestants, autour de quarante selon les sources, se sont dirigés vers le chantier de la SEV2 en passant par l’exploitation de François Pétorin, céréalier dans le village voisin de Saint-Saturnin-du-Bois (Charente-Maritime). François Pétorin est également administrateur de la Coop de l’eau 79 et fait partie des bénéficiaires de la future réserve de Priaires. Des insultes auraient été échangées entre les manifestants et l’agriculteur, chaque camp se considérant comme victime.
L’ambiance s’est encore envenimée lorsque les grilles du chantier ont été renversées. La Coopérative de l’eau des Deux-Sèvres, ainsi que la FNSEA 79 et les Jeunes Agriculteurs 79, ont condamné cette manifestation considérée comme illégale car non déclarée, et ont également dénoncé les menaces et intimidations à l’encontre de l’agriculteur et de son épouse. La Coopérative prévoit de porter plainte à la gendarmerie de Frontenay-Rohan-Rohan, ce que François Pétorin a déjà fait samedi après-midi.
De son côté, le collectif Bassines non merci envisage de porter plainte pour diffamation, affirmant qu’il est inacceptable de laisser ces graves calomnies se propager. Le collectif souhaite également dénoncer les suspicions de conflit d’intérêts impliquant la maire du Val-de-Mignon, Marie-Christelle Bouchery, et François Pétorin, qui est également conseiller municipal de la commune. L’Association de protection, d’information et d’études de l’eau et de son environnement (Apieee), opposée aux bassines, a d’ailleurs déposé un recours devant le tribunal administratif de Poitiers pour mettre en cause l’impartialité de la maire dans ce dossier.
Enfin, le porte-parole de Bassines non merci, Julien Le Guet, a été convoqué pour une nouvelle audition à la gendarmerie de Niort le mardi 31 octobre. Les raisons de cette convocation n’ont pas été précisées. Un rassemblement de soutien est prévu sur place à partir de 8 heures.
Les enjeux de la construction des bassines dans les Deux-Sèvres
Les bassines sont des réserves d’eau destinées à l’irrigation agricole. Elles sont au cœur d’un débat qui divise les habitants des Deux-Sèvres. D’un côté, les agriculteurs soutiennent la construction de ces infrastructures qui leur permettraient de faire face aux sécheresses estivales et d’améliorer leurs rendements. De l’autre côté, les défenseurs de l’environnement s’opposent à ces projets, arguant qu’ils entraînent une surconsommation d’eau et une dégradation des écosystèmes locaux.
Le projet de construction de la troisième bassine, SEV2, a suscité de vives réactions, notamment à cause de soupçons de conflit d’intérêts entre certains élus locaux et les bénéficiaires de ces réserves d’eau. Les opposants dénoncent également le manque de transparence dans la prise de décision et l’absence de garanties quant à la préservation de l’environnement.
La manifestation du 28 octobre devant la mairie de Priaires illustre le climat de tension qui règne dans la région. Les insultes échangées et les violences survenues témoignent de la division profonde entre les partisans et les opposants au projet.
Le recours déposé par l’Apieee devant le tribunal administratif de Poitiers sera déterminant pour l’avenir de la construction des bassines dans les Deux-Sèvres. La décision rendue par le tribunal apportera sans doute des éclaircissements sur les accusations de conflit d’intérêts et sur la légitimité des actions menées jusqu’à présent.
En attendant, les manifestations et les confrontations se poursuivent, alimentant les tensions et soulignant l’urgence de trouver une solution acceptable pour toutes les parties concernées. Les autorités devront prendre en compte les intérêts des agriculteurs, la préservation de l’environnement et les préoccupations des habitants, afin de trouver un équilibre entre la nécessité de l’irrigation agricole et la protection des ressources naturelles.
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