Marseille : un marchand de sommeil devant la justice pour la location de logements insalubres à des sans-papiers

Philippe DONNART

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Gérard G., un ancien policier, est confronté à la possibilité d’une peine allant jusqu’à dix ans de prison, tout comme son complice.

Gérard G., le marchand de sommeil multimillionnaire

Gérard G., 50 ans, est au centre d’une affaire de logements insalubres qui secoue la ville de Marseille. Ce multimillionnaire se vantait sur son ordinateur d’être un « homme d’affaires exceptionnel » et expliquait sa stratégie immobilière consistant à acheter de grands appartements, les diviser et les louer à un prix plus élevé.

Le procès de Gérard G. s’ouvre devant le tribunal correctionnel, mettant en lumière un problème récurrent d’habitat indigne dans la deuxième ville de France. Le prévenu, propriétaire de quatre immeubles insalubres, louait 122 logements dans des conditions lamentables à des personnes vulnérables.

Des logements insalubres dans un quartier pauvre de Marseille

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Dans l’un de ses immeubles, situé dans l’un des quartiers les plus défavorisés de Marseille, Gérard G. divisait de grands appartements en une vingtaine de logements. Ces logements, d’une superficie ne dépassant pas les 6m², étaient loués à des prix exorbitants, allant jusqu’à 300 euros par mois. Les locataires se plaignaient du manque de chauffage, de fuites, de la présence de rats et de cafards. En grande majorité sans-papiers ou demandeurs d’asile, ces locataires représentaient une clientèle vulnérable.

Lors de sa garde à vue, Gérard G. a prétendu ne pas être au courant de la situation de ses locataires. Pourtant, ses antécédents professionnels en tant qu’ancien policier dans un centre de rétention administrative l’ont familiarisé avec ce public. Ayant changé de carrière pour se lancer dans l’immobilier, Gérard G. risque une peine allant jusqu’à 10 ans de prison.

Les locataires ont également révélé qu’un homme de main de Gérard G. venait récupérer les loyers en cash ou via des terminaux bancaires. Ce stratagème permettait aux demandeurs d’asile de payer avec leur carte de l’office français de l’immigration. De son côté, Gérard G. et son homme de main risquent d’avoir mis en place une opération frauduleuse et illicite.

Cette affaire soulève des questions sur la manière dont le marché immobilier peut être exploité pour tirer profit des plus vulnérables. Les autorités judiciaires chercheront à faire toute la lumière sur cette affaire.