Plan de relance : l’Union européenne finance la rénovation énergétique des bâtiments publics en France.

Philippe DONNART


Le plan de relance italien et son éventuelle renégociation ainsi que le blocage du plan de relance de la Hongrie sont souvent évoqués dans les discussions. Cependant, on se demande rarement ce qu’il en est de la France. Quelle est la situation de son plan de relance ?

France Relance : 90% des fonds déjà alloués aux projets post-Covid

Chez nous, cet argent est bien employé : 90% de la somme promise sont déjà affectés dans les projets de France Relance, ce plan national post-Covid de 100 milliards d’euros, dont près de 40% (soit environ 40 milliards d’euros) seront financés par le grand emprunt commun européen.

Très concrètement, 100% des travaux de rénovation thermique des bâtiments publics en cours (hôpitaux, écoles, mairies), c’est de l’argent de l’Europe. Même chose pour 70% des sommes distribuées aux particuliers via le dispositif MaPrimeRénov. Le programme baptisé « Un jeune : une solution » est aussi financé à 75% par l’UE, avec près de cinq milliards d’euros pour des contrats d’apprentissage ou d’alternance, et des aides financières pour les moins de 30 ans.

On le sait peu car le drapeau européen sur les panneaux des chantiers est souvent tout petit, ce qui fait d’ailleurs un peu grincer des dents à Bruxelles. Mais pour le reste, la France est plutôt considérée comme une bonne élève.

100% de la rénovation thermique des bâtiments publics, c’est énorme. Mais c’est de l’argent bien employé, dit-on à Bruxelles. Parce que lorsque que l’on rénove un bâtiment public, on le fait souvent avec les normes environnementales les plus élevées. Ensuite, parce que les chantiers publics, ce sont de grosses commandes : les PME sont sûres d’être payées. Elles ne rechignent pas à embaucher, à former leurs ouvriers à des méthodes de rénovation écologiques et innovantes.

Transition énergétique, innovation, formation, emploi : tout cela est pile dans les clous des objectifs de ce plan de relance financé à 27.

De l’argent bien employé, mais très contrôlé

Pour obtenir ce financement, la France a dû tenir ses engagements de réformes : présenter par exemple une loi Climat, une autre sur les finances publiques… Quand en Pologne on regarde l’état de la justice, en France on est attentif à la possible dérive des finances publiques, confie une source européenne.

Et puis il y a des contrôles a posteriori, avec des inspecteurs européens qui s’assurent que la rénovation a bien permis les gains énergétiques promis.