Projet de loi US menaçant TikTok : 3 questions cruciales

Philippe DONNART


Le texte adopté par la Chambre des représentants exige que ByteDance, l’entreprise mère chinoise de l’application TikTok, procède à la vente de l’application dans un délai spécifié, si celui-ci est mis en application.

L’ultimatum des autorités américaines à TikTok

Les autorités américaines ont lancé un ultimatum à TikTok en votant en faveur de l’interdiction du réseau social chinois aux Etats-Unis, si ce dernier ne coupe pas les liens avec sa maison mère ByteDance et avec la Chine. Cette mesure a été ajoutée au plan d’aide à l’Ukraine, Israël et Taïwan dans le but de faciliter son passage au Congrès.

Quelle mesure est envisagée ?

Le projet de loi prévoit l’interdiction de TikTok aux Etats-Unis, obligeant ByteDance à vendre l’application dans un délai de quelques mois. Si ByteDance refuse de se conformer à la loi, TikTok serait exclu des boutiques d’applications d’Apple et de Google aux États-Unis. Des investisseurs tels que Steven Mnuchin et Bobby Kotick se sont manifestés pour racheter le réseau social, mais la valeur de TikTok reste incertaine.

Pourquoi les Etats-Unis veulent-ils interdire TikTok ?

Les autorités américaines craignent que TikTok permette à Pékin d’espionner ses utilisateurs américains et d’exercer une activité de propagande. Malgré les démentis de TikTok sur ces accusations, les parlementaires américains souhaitent régler des questions de sécurité nationale et de protection des données liées aux relations entre TikTok et la Chine.

Quels sont Les arguments des opposants au projet de loi ?

TikTok Contestation et Réactions Face à la Menace d’Interdiction : Un Impact Économique Considérable

TikTok, la plateforme mondiale de partage de vidéos, s’élève vigoureusement contre la proposition d’interdiction aux États-Unis, la qualifiant de « violation flagrante de la liberté d’expression » et de « menace dévastatrice pour l’économie américaine ». Soutenu par des voix influentes telles qu’Elon Musk, le célèbre entrepreneur à la tête de X (anciennement Twitter), et un large éventail d’influenceurs, ce front commun souligne les répercussions potentiellement désastreuses pour les entreprises et les créateurs de contenu qui dépendent de cette plateforme.

L’Écho de TikTok dans l’Économie Américaine

Le réseau social, qui affirme toucher 170 millions d’Américains, met en avant le rôle crucial qu’il joue dans le tissu économique des États-Unis. Un porte-parole de TikTok a révélé à l’AFP que l’interdiction pourrait « ravager pas moins de 7 millions d’entreprises américaines et entraîner la fermeture d’une plateforme contribuant à hauteur de 24 milliards de dollars annuels à l’économie nationale ».

La Réponse Internationale et la Position de la Chine

La Chine, de son côté, a critiqué ouvertement les méthodes employées par les législateurs américains, les qualifiant en mars de « méthodes de voyou ». Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a dénoncé ce qu’il considère comme une injustice, affirmant que « l’utilisation d’un prétexte de sécurité nationale pour écarter des entreprises performantes étrangères n’incarne ni équité ni justice ».

La Communauté des Influenceurs et la Liberté d’Expression

Aux États-Unis, des influenceurs de renom se sont mobilisés contre cette proposition. Nathan Espinoza, une étoile montante de TikTok avec près de 340,000 abonnés, partage ses inquiétudes : « L’impact d’une interdiction serait catastrophique. Il est inquiétant de constater que des accusations de contrôle étranger sans preuves concrètes peuvent menacer notre liberté d’expression ».

Réactions et Perspectives Diverses sur l’Interdiction de TikTok

Elon Musk, ainsi que des utilisateurs sur X, expriment leurs craintes qu’une telle interdiction ne crée un précédent inquiétant, potentiellement donnant au président américain le pouvoir de désigner arbitrairement d’autres applications comme menaces à la sécurité nationale. Par ailleurs, Donald Trump, ancien président des États-Unis, a surpris en se déclarant opposé à l’interdiction, soulignant que cela favoriserait Meta, le géant derrière Instagram et Facebook, qu’il a critiqué comme « ennemi du peuple ».