Depuis déjà un an, Amine exerce son métier de manière régulière dans un établissement hôtelier situé sur la côte. Son contrat de travail est un CDI, ce qui lui procure une certaine stabilité professionnelle. De plus, son employeur se charge de le déclarer auprès des autorités compétentes, lui permettant ainsi de contribuer financièrement à travers le paiement de ses impôts et de ses cotisations sociales. Cependant, malgré ces démarches administratives, Amine se retrouve dans une situation délicate, car il ne bénéficie d’aucun des droits auxquels il devrait normalement avoir accès en contrepartie de ses cotisations. Cette situation le maintient dans la clandestinité sur le territoire français, ce qui est source d’injustice et d’inconfort pour lui.
Les travailleurs sans-papiers en France continuent de faire face à des situations précaires et inéquitables. C’est le cas d’Amine (prénom modifié), un Malien qui travaille dans un hôtel de la Côte basque. Bien qu’il ait un contrat de travail en bonne et due forme et qu’il paie des impôts et des cotisations sociales, il est considéré comme étant en situation irrégulière sur le territoire français.
Amine cotise pour le chômage, mais s’il venait à perdre son emploi, il n’aurait pas droit aux allocations chômage. Il en va de même pour la Sécurité sociale et les droits à la retraite. Cette situation est vécue comme une hypocrisie par Christel Blondé, coordinatrice de la fédération Etorkinekin Diakité, une organisation solidaire des exilés.
Amine a grandi à Néma, une région rurale du Mali, où il exerçait différents métiers tels que commerçant, cordonnier, manutentionnaire et cireur de chaussures. Lorsqu’il a entendu parler de meilleures opportunités en Europe, il décide de tenter sa chance. Il traverse l’Algérie et le Maroc, mais l’accueil n’est pas au rendez-vous. Au Maroc, il se retrouve à dormir en plein air avec d’autres personnes dans la forêt.
Finalement, Amine réussit à rejoindre l’Espagne où il travaille dans les champs d’Almería. Cependant, son salaire est très bas et il est exploité, travaillant de longues heures sans aucune protection sociale. Il parvient ensuite à entrer en France après le premier confinement en 2020. Son parcours est semé d’embûches, avec des interpellations, des périodes de rétention administrative et même une expulsion.
Aujourd’hui, Amine travaille dans un hôtel de la Côte basque grâce à un contrat de travail en CDI. Il est payé 1 600 euros nets par mois, mais il reste un sans-papier sur le territoire français. Il a perdu son accès à l’aide médicale d’État (AME) en raison de ses revenus. Malgré son contrat de travail et ses contributions sociales, il n’a pas droit aux mêmes droits que les citoyens français.
La loi actuelle en France exige que les travailleurs sans-papiers accumulent un certain nombre de fiches de paie pour prétendre à une régularisation. Il faut soit 24 fiches de paie en trois ans, dont huit dans la dernière année, soit cinq ans de présence sur le territoire et huit fiches de paie dans l’année.
Amine doit donc archiver ses bulletins de salaire et attendre d’en avoir suffisamment pour pouvoir demander une régularisation. Cette situation est extrêmement précaire et il vit dans la peur constante d’être découvert et expulsé. Malgré cela, il continue de travailler dur et de contribuer à l’économie française.
Le gouvernement français prépare actuellement un nouveau projet de loi sur l’asile et l’immigration qui devrait être présenté devant le Sénat en novembre. Ce projet de loi prévoit certaines dispositions pour les travailleurs sans-papiers, ouvrant la porte à des régularisations dans les métiers en tension. Cependant, les militants solidaires des exilés estiment que cette liste de métiers en tension ne reflète pas la réalité du terrain et que le texte ne résout pas certains problèmes fondamentaux.
Il reste donc beaucoup à faire pour protéger les droits des travailleurs sans-papiers en France et pour leur offrir une voie vers la régularisation et l’égalité des droits. La situation d’Amine illustre les défis auxquels sont confrontés de nombreux migrants qui contribuent à l’économie française mais qui ne bénéficient pas des mêmes droits que les citoyens français.
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