Malgré les désaccords exprimés par les élus et les habitants de la région, la préfecture du Haut-Rhin a donné son autorisation pour la prolongation du stockage de 42 000 tonnes de déchets dangereux à Stocamine. Cette décision permettrait un prolongement « illimité » de cette activité.
Stockage de déchets toxiques à Stocamine : Le chantier inédit va bientôt débuter
L’arrêté permettant le stockage de déchets toxiques dans l’ancienne mine de potasse à Wittelsheim, en Alsace, a été signé jeudi par le préfet du Haut-Rhin, Thierry Queffélec. Cette décision met fin à 20 ans de délibérations et marque le début d’un chantier inédit qui doit durer 42 mois.
Le stockage des déchets toxiques, tels que le mercure, l’amiante et l’arsenic, avait initialement été autorisé en 1997 pour une durée de 30 ans. La société MDPA (Mines de Potasse d’Alsace), qui gère le site et dont l’État est l’unique actionnaire, s’apprête donc à relancer les travaux pour confiner l’ensemble des déchets sous le béton. Les premiers barrages avaient été suspendus en 2022 par la justice administrative suite à une plainte de l’association écologiste Alsace Nature.
Un chantier inédit et des challenges à surmonter
Le chantier à venir est un défi sans précédent. Selon l’arrêté préfectoral, il durera 42 mois. Les marchés publics ont été signés et les prestataires ont un mois pour mobiliser leur personnel et leur matériel. Cependant, ce projet comporte de nombreux aléas. Les installations sont vieillissantes et situées dans une mine qui se referme progressivement sur elle-même.
Cet arrêté préfectoral et le début des travaux marquent la fin de deux décennies de débats et d’incertitudes. Depuis l’incendie d’un bloc de déchets en septembre 2002, la gestion des déchets à Stocamine a suscité de nombreuses hésitations politiques. Les autorités ont longtemps tergiversé entre une sortie des déchets, difficile à réaliser techniquement, et un confinement définitif, contesté pour les risques de pollution qu’il présente pour la nappe phréatique d’Alsace, la plus grande d’Europe.
Une opposition locale forte et des avis défavorables
Cependant, le projet de stockage des déchets toxiques fait face à une forte opposition locale. L’arrêté préfectoral pourrait donc être contesté devant le juge administratif. Au printemps dernier, une enquête publique a recueilli 98% d’avis défavorables au confinement des déchets. Les avis favorables au projet sont extrêmement rares, comme l’a souligné le rapport d’enquête.
De plus, les trois concertations préalables menées en 2010-2011, 2013-2014 et 2016 ont également recueilli une majorité d’avis défavorables. La décision de procéder au confinement des déchets à Stocamine est donc contestée par une partie importante de la population.
Christophe Béchu veut commencer le confinement immédiatement
Parallèlement, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a exprimé son souhait de commencer « immédiatement » les travaux de confinement des déchets toxiques à Stocamine. Cette déclaration a été accueillie par une demande de commission d’enquête parlementaire de la part des députés LFI.
Le débat sur le stockage des déchets toxiques à Stocamine est donc loin d’être clos. Les prochains mois seront décisifs pour déterminer l’avenir de ce site controversé et pour répondre aux enjeux environnementaux et sanitaires qu’il soulève.
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