STOP aux pesticides : les eurodéputés décident d’une réduction radicale !

Philippe DONNART


D’après le passage, il serait interdit d’utiliser des pesticides chimiques dans les zones considérées comme sensibles. De plus, une zone tampon de cinq mètres devrait également être respectée afin de prévenir leur utilisation.

Les eurodéputés votent pour une réduction de moitié de l’utilisation des pesticides dans l’UE

Les eurodéputés ont pris une décision importante concernant l’utilisation des pesticides dans l’Union européenne. Ils ont voté en faveur d’une réduction de moitié de l’utilisation des pesticides, malgré l’opposition de la droite politique et les négociations en cours entre les États membres sur cette question. Cette décision reflète l’engagement de l’UE envers une agriculture plus durable et respectueuse de l’environnement.

Cependant, il est important de noter que les eurodéputés n’ont pas réussi à adopter une déclaration appelant à une interdiction totale du glyphosate, un herbicide largement utilisé et considéré comme probablement cancérigène par l’OMS. Cette déclaration avait été rejetée par une courte majorité en commission parlementaire. Cependant, une décision finale sur le sort du glyphosate sera prise par les Vingt-sept États membres en novembre.

Réglementations jugées trop contraignantes

Le projet législatif sur les pesticides, qui a été proposé par la Commission européenne en juin 2022, vise à réduire de moitié d’ici 2030 l’utilisation et les risques des produits phytosanitaires chimiques dans l’UE. Cette proposition a été soutenue par la commission Environnement du Parlement européen, qui a élargi la période de référence et a fixé un objectif de réduction de 65% pour les produits les plus dangereux.

Cependant, le groupe politique PPE (droite) et d’autres opposants, tels que les syndicats agricoles et certains États membres, estiment que ces réglementations sont trop contraignantes et pourraient mettre en péril la sécurité alimentaire de l’UE. Ils craignent également une chute des rendements agricoles et une augmentation des importations. Il est important de trouver un équilibre entre la protection de l’environnement et les besoins économiques des agriculteurs.

Des compromis réalisables

La rapporteure du texte, l’écologiste autrichienne Sarah Wiener, s’est félicitée d’avoir trouvé des « compromis réalisables » malgré les pressions exercées par les lobbies de l’agrochimie. Elle souligne également que la réduction de l’utilisation abusive des pesticides profitera à la fois à l’environnement et aux agriculteurs, car elle permettra de prévenir les maladies, de protéger les abeilles et de préserver la fertilité des sols.

Le texte adopté prévoit l’interdiction des pesticides chimiques dans les zones sensibles telles que les espaces verts urbains, les terrains de jeux, les sentiers publics et les zones Natura-2000. Il établit également une zone tampon de cinq mètres autour de ces zones où l’utilisation des pesticides sera interdite. Cependant, des dérogations pourront être accordées dans certains cas.

Vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement

En plus de la réduction de l’utilisation des pesticides, les eurodéputés ont appelé à promouvoir l’utilisation de composants de substitution plus respectueux de l’environnement. Ils demandent également à la Commission de fixer des objectifs pour l’augmentation des ventes de pesticides à faible risque et de produits de biocontrôle d’ici 2030.

Chaque État membre pourra adopter ses propres objectifs en fonction de sa surface agricole, des ventes annuelles de pesticides et du niveau de danger de ces produits. Cependant, Bruxelles sera chargée de vérifier si ces objectifs nationaux sont suffisamment ambitieux.

Prochaines étapes

Le texte adopté par le Parlement européen devra maintenant être voté en plénière par l’ensemble des eurodéputés en novembre. Ensuite, des négociations auront lieu avec les États membres pour parvenir à un accord final.

Il est prévu que les ministres de l’Agriculture des États membres adoptent leur position sur cette question d’ici les élections européennes de juin 2024. Cependant, les discussions sont en cours et il reste encore des préoccupations et des détails à régler avant d’aboutir à un consensus.

Cette décision marque une étape importante dans la transition vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement en Europe. Elle montre également l’importance accordée par l’UE à la protection de la santé des citoyens et de l’environnement, tout en soutenant les agriculteurs dans leurs pratiques agricoles.