Urgence : Tripler le nucléaire d’ici 2050, selon 20 pays dont la France

Philippe DONNART

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La principale préoccupation de la COP28 concerne la nécessité de réduire la dépendance au charbon et au gaz. Malgré la signature d’une déclaration commune par une vingtaine de pays, parmi lesquels la France et les États-Unis, la Chine et la Russie ont choisi de s’abstenir. Cela souligne les défis mondiaux auxquels la communauté internationale est confrontée pour aboutir à des accords et des actions concertées visant à limiter l’empreinte carbone et à promouvoir des sources d’énergie plus durables.

L’appel à tripler la capacité de l’énergie nucléaire à la COP28

Une vingtaine de pays, dont les États-Unis, la France et les Émirats arabes unis, ont lancé un appel samedi à tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici à 2050, par rapport à 2020. Cette déclaration commune vise à réduire la dépendance au charbon et au gaz, un enjeu majeur de la COP.

Cette annonce a été faite par John Kerry, l’émissaire américain pour le climat, à Dubaï, en présence de plusieurs dirigeants, dont le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre belge Alexander de Croo.

La Chine et la Russie s’abstiennent

Il est à noter que la Chine et la Russie, deux acteurs majeurs dans la construction de centrales nucléaires, n’ont pas signé cette déclaration. Parmi les signataires figurent également la Bulgarie, le Canada, la Finlande, le Ghana, la Hongrie, le Japon, la Corée du Sud, la Moldavie, la Mongolie, le Maroc, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, l’Ukraine, la République tchèque et le Royaume-Uni.

Les États signataires de cette déclaration commune ont exprimé leur volonté de promouvoir l’énergie nucléaire comme une solution durable pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.

Il est également souligné que l’essor de l’énergie nucléaire devrait s’accompagner de garanties renforcées en matière de sécurité et de gestion des déchets radioactifs, afin de minimiser les risques pour l’environnement et la population.

Cette initiative reflète la prise de conscience croissante de la communauté internationale quant à la nécessité de trouver des alternatives durables aux sources d’énergie fossile. Les pays signataires espèrent ainsi stimuler l’innovation dans le secteur de l’énergie nucléaire et favoriser une transition vers un mix énergétique plus respectueux de l’environnement.

Les défis à relever

Malgré cet appel à développer l’énergie nucléaire, de nombreux défis subsistent. En effet, la construction de nouvelles centrales nucléaires peut se heurter à des obstacles économiques, politiques et sociaux, en plus des préoccupations liées à la sûreté nucléaire et à la gestion des déchets.

Un autre enjeu concerne le déploiement de nouvelles technologies nucléaires, telles que les réacteurs de quatrième génération, qui présentent un potentiel important en termes d’efficacité et de sécurité, mais qui nécessitent également des investissements conséquents en recherche et développement.

Enfin, la question de la prolifération nucléaire reste un sujet de préoccupation majeur, alors que de plus en plus de pays cherchent à développer leurs propres capacités dans le domaine de l’énergie nucléaire.

Il est donc primordial que les efforts visant à accroître l’utilisation de l’énergie nucléaire s’accompagnent d’une coopération internationale étroite pour garantir la sécurité et la sûreté des installations nucléaires, ainsi que pour prévenir toute utilisation abusive de cette technologie à des fins militaires.