Selon deux élus, EDF aurait pris la décision de stocker les informations confidentielles relatives aux centrales nucléaires françaises sur un serveur cloud appartenant à la multinationale américaine Amazon. Ces élus dénoncent le fait que toutes ces données sensibles seront désormais entre les mains d’Amazon, ce qui risque d’ouvrir la porte à une possible ingérence des autorités américaines dans la gestion de ces informations stratégiques. Cependant, il convient de nuancer ces propos et de distinguer le vrai du faux dans cette affaire.
Scandale : la France vend-elle ses données nucléaires à Amazon ?
Certains internautes sont actuellement préoccupés par la situation : « La France brade ses données nucléaires à Amazon », s’insurge-t-on, allant jusqu’à qualifier cela de « trahison ». Le député Les Républicain de la Manche, Philippe Gosselin, a exprimé son mécontentement lors des Questions au gouvernement en dénonçant le fait que des informations sensibles et secrètes soient confiées à Amazon, une entreprise américaine. Il interroge ainsi le ministre Roland Lescure sur le fait que ces données sensibles seront soumises au droit américain.
Cette inquiétude est partagée par le sénateur socialiste de l’Oise, Alexandre Ouizille, qui parle également de scandale. Il souligne le fait que les juridictions américaines pourraient avoir un accès aux données détenues par Amazon, ce qui est jugé inacceptable par certains.
EDF et Amazon : un contrat lié à la maintenance des centrales nucléaires
En réalité, EDF a effectivement signé un contrat avec Amazon Web Service (AWS), une filiale du géant américain spécialisée dans le cloud. Ce contrat vise à mettre en place un système de planification de la maintenance des pièces détachées des centrales nucléaires. Cependant, il est important de souligner que cette collaboration reste expérimentale et ne concerne que certaines données non confidentielles de l’entreprise. Les informations classées C1, c’est-à-dire celles qui circulent en interne, sont les seules données partagées avec Amazon.
Le PDG d’EDF, Luc Rémont, a tenu à clarifier la situation en précisant que les données confidentielles sur les centrales nucléaires restent protégées et ne sont pas stockées sur le cloud. Il insiste sur le fait qu’il ne s’agit que d’un test limité à certaines applications, et que les informations sensibles demeurent sécurisées.
Les autorités américaines et l’accès aux données étrangères
Une question légitime se pose quant à l’accès des autorités américaines aux données stockées sur le cloud d’Amazon. Les lois Cloud Act et Foreign Intelligence Surveillance Act (Fisa) autorisent effectivement l’administration américaine à collecter et partager des données étrangères stockées sur des serveurs américains. Ces textes suscitent des inquiétudes quant à la protection des données françaises et européennes, malgré le RGPD mis en place par l’Union européenne.
Pour protéger les informations des organismes français, une doctrine appelée « Cloud au centre » a été instaurée. Cependant, cette directive ne concerne que les administrations publiques centrales et les organismes sous tutelle de l’État. EDF, en tant qu’entreprise détenue par l’État, a donc le droit de choisir où stocker ses données, même si cela implique de les confier à Amazon.
Il apparaît que la situation est plus nuancée que ne le laissaient penser les premières réactions. La collaboration entre EDF et Amazon ne concerne que des données non confidentielles, et les autorités américaines ont des restrictions quant à l’accès aux informations étrangères. La prudence reste de mise, mais il semble que la polémique soit en partie infondée.
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