Chlordécone : un déni de justice scandaleux !

Philippe DONNART

Chlordécone


Le samedi 28 octobre, des rassemblements ont eu lieu dans les Antilles, dans le but de protester contre l’utilisation du chlordécone, un pesticide qui est interdit en métropole pour des raisons de sécurité. Une personnalité présente lors de ces manifestations était Patricia Chatenay-Rivauday, vice-présidente de l’association « Vivre en Guadeloupee » et également impliquée en tant que partie civile lors du procès pénal lié à cette affaire. Pour en savoir plus sur ce sujet, elle a été invitée à s’exprimer lors du bulletin d’information de 19 heures 20.

Manifestations et mobilisation contre l’utilisation du chlordécone en Guadeloupe

« Nous manifestons régulièrement et nous informons régulièrement sur les réseaux sociaux de nos mobilisations », estime Patricia Chatenay-Rivauday, vice-présidente de l’association « Vivre en Guadeloupe ». Elle se bat contre l’utilisation du chlordécone et l’ordonnance de non-lieu déclarée en janvier 2023. « Nous cherchons à mobiliser les Guadeloupéens, les Martiniquais. Nous sommes contaminés à hauteur de 93% », affirme Patricia Chatenay-Rivauday.

Une surcontamination.
Chlordécone

A propos du non-lieu, la vice-présidente de l’association « Vivre en Guadeloupe » estime « qu’il s’agit d’un déni de justice ». Selon la justice, les pouvoirs publics ignoraient à quel point le chlordécone était nocif. « L’Etat a la responsabilité de la santé publique (…) il n’a pas fait tous les contrôles », déplore Patricia Chatenay-Rivauday. Selon elle, les Antilles sont encore confrontées à une surcontamination. « Les personnes ont le temps de boire, de consommer de l’eau polluée », déplore Patricia Chatenay-Rivauday.

Depuis des années, l’utilisation du chlordécone dans les Antilles françaises est une source de préoccupation pour de nombreux habitants. Cet insecticide, largement utilisé dans les plantations de bananes entre 1972 et 1993, a contaminé les sols et les cours d’eau de manière significative. Les effets néfastes de ce pesticide sur la santé humaine sont bien connus et plusieurs études ont confirmé les liens entre l’exposition au chlordécone et des problèmes de santé tels que le cancer de la prostate, les troubles neurologiques et le retard de développement chez les enfants.

Malgré cette connaissance, l’ordonnance de non-lieu déclarée en janvier 2023 a provoqué une grande indignation parmi ceux qui luttent pour obtenir justice. Patricia Chatenay-Rivauday, vice-présidente de l’association « Vivre en Guadeloupe », considère ce non-lieu comme un déni de justice criant. Selon elle, les pouvoirs publics étaient au courant de la toxicité du chlordécone mais n’ont pas pris les mesures nécessaires pour protéger la population.

La situation est d’autant plus préoccupante que les Antilles sont toujours confrontées à une surcontamination au chlordécone. Patricia Chatenay-Rivauday souligne que les niveaux de contamination sont alarmants et que les habitants continuent à être exposés au pesticide à travers leur alimentation et leur consommation d’eau contaminée.

Face à cette situation, l’association « Vivre en Guadeloupe » se mobilise activement pour sensibiliser la population et demander des mesures concrètes pour remédier à cette crise sanitaire. Des manifestations régulières sont organisées pour exprimer la colère et la frustration des habitants face à l’inaction des autorités. Les réseaux sociaux sont également utilisés comme outil de mobilisation pour informer et rassembler les Guadeloupéens et les Martiniquais autour de cette cause commune.

L’affaire du chlordécone aux Antilles est donc loin d’être close. La bataille pour obtenir justice et faire reconnaître les responsabilités liées à cette pollution environnementale continue. L’association « Vivre en Guadeloupe » reste déterminée à faire avancer cette lutte et à protéger la santé des habitants des Antilles face à cette menace persistante.