Fatigue informationnelle : comment y faire face ?

Philippe DONNART

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Le sentiment d’accablement peut submerger lorsque nous sommes constamment exposés à des nouvelles tragiques et des événements atroces. On appelle cela la fatigue informationnelle ou encore l’infobésité, et il semblerait qu’elle affecte déjà plus de la moitié de la population française. Mais comment faire pour s’en défaire ? Tentons de trouver des pistes de solution à ce problème.

Comment se protéger de l’information anxiogène ?

Guerres, attentats, catastrophes naturelles, crises économiques… L’information est omniprésente, et de plus en plus de personnes se sentent vulnérables face à cette surabondance de mauvaises nouvelles diffusées en continu. Face à ce constat, de nombreux Français, dont des étudiants, se sentent dépassés voire désespérés. « C’est de l’anxiété par rapport à toutes les horreurs qu’on peut voir, qui sont publiées tout le temps, en permanence. On a moins de distance par rapport à ça », estime une étudiante.

Un impact sur le cerveau

Les informations négatives ont un réel impact sur le cerveau. En effet, lorsque nous consommons des informations anxiogènes, notre respiration se bloque, nos muscles se contractent et nous pouvons même développer des problèmes d’insomnie, explique le docteur Rapoport-Hubschman.

Face à cette situation, certaines personnes ont décidé de désactiver leurs notifications, adoptant ainsi une stratégie de retrait. Cette action leur permet de limiter leur exposition aux mauvaises nouvelles et de préserver leur bien-être psychologique.

Cependant, désactiver les notifications n’est qu’une première étape dans la protection contre l’information anxiogène. Il est également nécessaire de mettre en place d’autres stratégies pour se prémunir des conséquences néfastes de cette surabondance d’informations négatives.

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S’informer de manière équilibrée

Tout d’abord, il est important de s’informer de manière équilibrée. Cela signifie ne pas se limiter à une seule source d’information, mais plutôt consulter plusieurs médias, afin d’obtenir différents points de vue sur les événements. Cette approche permet d’avoir une vision plus nuancée de la réalité et d’éviter de se laisser submerger par le pessimisme.

Ensuite, il est recommandé de limiter le temps passé devant les écrans. En effet, rester constamment connecté aux actualités peut amplifier le sentiment d’anxiété et de désespoir. Il est donc conseillé de fixer des limites dans la consultation des informations, en définissant par exemple des plages horaires dédiées à l’actualité et en évitant de la consulter en soirée, juste avant de dormir.

Par ailleurs, il est primordial de prendre du recul par rapport aux informations diffusées. Il peut être utile de se rappeler que le choix éditorial d’un média peut influencer la perception qu’on a de certains événements. Se questionner sur la véracité des informations et chercher des sources complémentaires peut permettre de relativiser et de garder une distance critique face aux mauvaises nouvelles.

Enfin, il est essentiel de se ménager des moments de détente et de faire des activités qui procurent du plaisir. S’accorder des moments de déconnexion totale peut aider à réduire le stress et l’anxiété liés à l’information.

En résumé, il est possible de se protéger de l’information anxiogène en désactivant les notifications, en s’informant de manière équilibrée, en limitant le temps passé devant les écrans, en prenant du recul et en accordant du temps à des activités plaisantes. Il est important de préserver sa santé mentale et de ne pas se laisser submerger par le flot constant de mauvaises nouvelles.