Fièvre hémorragique Crimée-Congo : symptômes, transmission, origines, premiers cas en France

Philippe DONNART


Il arrive que ce virus puisse être fatal pour les humains, mais c’est un cas rare. Il a été repéré initialement sur des tiques attachées à des vaches dans les Pyrénées-Orientales.

Le virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo détecté pour la première fois en France

Les autorités sanitaires françaises ont confirmé la présence du virus de la fièvre hémorragique Crimée-Congo (FHCC) pour la première fois en France. Ce virus, porté par des tiques de l’espèce Hyalomma collectées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales, suscite des inquiétudes quant à sa possible propagation dans le pays. Aucun cas humain n’a été relevé sur le territoire français jusqu’à présent, mais la présence du virus sur le sol français est un signal d’alerte.

Quels sont les symptômes ?

La FHCC est une maladie provoquée par le virus du même nom. Les symptômes de cette infection peuvent être peu sévères dans certains cas, se limitant à un syndrome grippal avec des troubles digestifs. Cependant, dans d’autres cas, la maladie peut s’aggraver et provoquer des hémorragies, des défaillances d’organes vitaux et entraîner la mort dans 30% des cas. Cela fait de la FHCC une maladie très dangereuse nécessitant une surveillance et une déclaration obligatoire aux autorités de santé publique.

Comment se transmet-elle ?

La FHCC se transmet principalement par piqûre de tiques Hyalomma infectées, une espèce de tique deux fois plus grosse que les tiques classiques, reconnaissable notamment à ses pattes bicolores. En plus des piqûres de tiques, la maladie peut également se transmettre par contact avec du sang ou des fluides d’humains ou d’animaux contaminés. Cependant, le virus ne se transmet ni par voie aérienne, ni par ingestion de produits laitiers au lait cru, rassure l’institut Pasteur.

D’où vient la FHCC ?

La tique Hylaomma, principale vectrice de la FHCC, est originaire d’Afrique et d’Asie. Transportée par les oiseaux migrateurs, elle est présente en Corse depuis plusieurs décennies et circule surtout en Espagne. Aucun cas humain autochtone n’a été constaté en France jusqu’à présent, mais la découverte du virus pour la première fois sur le territoire français est un signal inquiétant.

Faut-il s’en inquiéter ?

La transmission de la FHCC par les tiques Hyalomma est relativement faible chez les êtres humains, car cette tique a une préférence marquée pour les animaux et les climats chauds et secs. Cependant, malgré l’absence de cas autochtone en France, le risque d’émergence de la FHCC dans le pays est bien réel, d’autant plus que le changement climatique favorise l’extension géographique des tiques. Par conséquent, une surveillance nationale des tiques Hyalomma est recommandée par l’Anses afin de prévenir une éventuelle épidémie, et des recherches sont encouragées pour la mise au point d’un vaccin contre ce virus mortel.