L’organisation non gouvernementale Bloom, qui se consacre à la protection des océans, a exprimé sa préoccupation face à l’approvisionnement de Carrefour et a fixé un délai de trois mois pour que l’entreprise revoie sa politique d’approvisionnement. L’ONG dénonce un manque de rigueur dans le suivi de la provenance des produits vendus par Carrefour, soulignant que ces derniers proviennent souvent de pratiques de pêche considérées comme destructrices. Ces accusations ont été relayées lors d’une intervention sur France Inter. Si Carrefour ne prend pas de mesures concrètes, des poursuites pourraient être engagées à l’encontre de l’entreprise.
Les enseignes de grande distribution en France sont épinglées pour leurs politiques d’approvisionnement en thon
L’ONG Bloom a alerté sur France Inter le 8 novembre dernier sur les politiques d’approvisionnement en thon des grandes enseignes de distribution en France, soulignant qu’elles ne respectent pas suffisamment l’environnement. Cette ONG de défense des océans a évalué et noté 36 chaînes de supermarchés européens en fonction de leurs mesures visant à limiter les impacts environnementaux de la vente de thon en boîte. Cette évaluation repose sur deux critères principaux : la coopération des enseignes avec la société civile, en particulier les associations, et leurs politiques d’approvisionnement.
Classement des Enseignes de Grande Distribution
Selon Bloom, la consommation de thon est très élevée en Europe, et en France, chaque habitant mange en moyenne 3,9 kg de thon par an. Le rapport de Bloom indique que la note moyenne des politiques d’achat s’établit à 3,7/10, tandis que la note moyenne en termes de coopération est de 2,2/10. L’enseigne qui obtient le meilleur score en matière de coopération est Marks & Spencer, suivie par Les Mousquetaires et Système U. Bloom a salué les pratiques exemplaires de Système U en matière de marques distributeurs, soulignant leur utilisation de certaines espèces de thon qui ne sont pas surexploitées.
Carrefour et Leclerc en Mauvaise Position
En revanche, E. Leclerc a obtenu un score de 0,6/10, le plaçant avant-dernier au classement, tandis que Carrefour est 7e. L’ONG a dénoncé le manque d’exigence de Carrefour envers ses produits de marque, affirmant que le distributeur permet la vente de thon pêché de manière destructive et surexploitée. Bloom a averti Carrefour d’une mise en demeure pour donner l’exemple, l’exhortant à mettre à jour son plan de vigilance pour respecter ses engagements environnementaux, faute de quoi des poursuites judiciaires pourraient être engagées. Selon Pauline Bricault de Bloom, les distributeurs manquent d’exigences et la traçabilité des demandes est problématique. Les grandes enseignes utilisent également des labels pour garantir la durabilité de leurs produits, mais ces labels ont été remis en question.
Manque de Transparence dans l’Approvisionnement en Thon
Bloom souligne que la majorité des thons vendus en grande surface ne sont pas de marque distributeur, mais seules les marques distributeurs sont soumises à des critères environnementaux. L’ONG dénonce la présence omniprésente de thon surpêché ou pêché de manière destructive dans les rayons, en particulier en France. Leclerc a été pointé du doigt pour ne pas avoir communiqué de données sur la manière dont le thon est choisi pour être mis en rayon.
Face à ce constat, Bloom appelle les distributeurs européens à revoir leur politique d’approvisionnement en thon et à publier chaque année leur politique d’approvisionnement durable en thon. Les groupes Leclerc et Carrefour n’ont pas répondu aux sollicitations de France Inter concernant ce sujet.
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