Ces deux dernières années ont vu une augmentation significative du nombre de fausses ordonnances, principalement utilisées par des patients à des fins personnelles plutôt que pour du trafic. Il est également devenu de plus en plus facile de se procurer une fausse ordonnance, comme nous avons pu le constater.
Enquête : Les arnaques aux fausses ordonnances en forte augmentation
Nous avons mené une enquête pour savoir comment se procurer une fausse ordonnance et avons constaté que cela est relativement facile, rapide et peu onéreux. En utilisant une messagerie cryptée, nous avons réussi à acquérir une fausse ordonnance pour du Tramadol, un opioïde contre la douleur souvent détourné de son usage car addictif. Environ 20 minutes après avoir payé dix euros sur Paypal, nous avons reçu une ordonnance à imprimer, au nom d’un médecin réel dont le nom a été trouvé sur Internet. Le vendeur nous a donné des conseils pour que l’ordonnance paraisse crédible et pour augmenter nos chances de la faire passer dans plusieurs pharmacies.
Le constat d’une pharmacienne
Suite à cette expérience, nous nous sommes rendus dans une pharmacie où une pharmacienne a admis que les fausses ordonnances étaient de plus en plus sophistiquées, mais que, dans ce cas précis, elle n’était pas plus méfiante que ça. Elle a néanmoins reconnu que les faussaires connaissaient les astuces pour contourner les éléments susceptibles de la faire tiquer. Cependant, elle détecte malgré tout une à deux fausses ordonnances par semaine.
Concernant l’utilisation des fausses ordonnances, les patients se présentent dans les pharmacies avec leur Carte Vitale pour être remboursés par l’Assurance maladie, ou avec un faux nom en prétendant avoir perdu leur carte Vitale. De nombreux médicaments vendus uniquement sur ordonnance sont ainsi achetés à un prix symbolique, et sont souvent utilisés pour des usages détournés, tels que pour se droguer ou pour maigrir.
Surtout des antidouleurs et des anxiolitiques
Les pharmaciens témoignent que la majorité des tentatives de fausses ordonnances concernent des antidouleurs et des anxiolytiques. Ils constatent que les méthodes des faussaires se sont adaptées, en noyant les molécules problématiques dans une prescription de médecine générale, rendant ainsi plus délicate la détection des fausses ordonnances.
L’IA à la rescousse
Il est difficile, pour l’instant, de lutter contre ces faux. En Île-de-France, l’Assurance maladie a créé une banque de fausses ordonnances. Elle prévoit aussi un système d’ordonnances sécurisées numériques, mais pas avant 2025. En attendant, il existe quelques solutions comme Ordosafe, un logiciel gratuit qui utilise l’intelligence artificielle pour détecter les anomalies dans les ordonnances et alerter le pharmacien, qui pourra prendre la bonne décision.
L’utilisation d’une fausse ordonnance est passible d’une amende de 5 000€. En revanche, fabriquer ou trafiquer une ordonnance peut entraîner une amende de 375 000 € et cinq ans de prison.
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