Accès crédit immobilier : Bruno Le Maire demande des facilités

Philippe DONNART


Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, propose des solutions pour lutter contre la crise immobilière. Il envisage la mise en place d’un prêt à taux bonifié ainsi qu’une extension du prêt à taux zéro. Ces mesures visent à faciliter l’accès à la propriété pour les ménages. Par ailleurs, dans certaines régions, de nouvelles communes vont être considérées comme des zones tendues, ce qui témoigne de la difficulté croissante à trouver un logement abordable. Les détails de ces initiatives sont abordés dans une interview avec Bruno Le Maire.

Réforme des finances publiques : L’avenir économique de la France en question

Cette rentrée marque un tournant dans l’orientation économique du gouvernement français. Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, a lancé une initiative à Tourcoing afin de discuter de la réforme des finances publiques. Parallèlement, Édouard Philippe, ancien Premier ministre, a publié un nouveau livre dans lequel il aborde également cette question. Ces événements ont suscité des interrogations quant aux projets du gouvernement pour les années à venir.

Interrogé sur ses plans pour l’avenir, le ministre a répondu qu’il se concentrait davantage sur les années à venir, en particulier sur le budget de 2024 et sur les préoccupations quotidiennes des Français. Cette réponse s’inscrit dans une volonté de mettre l’action au centre du débat public, plutôt que les egos politiques. Stéphane Séjourné, le président du parti Renaissance, estime lui aussi que l’heure est plus à l’action qu’à la politique individuelle. Il souligne l’importance de lutter contre l’inflation, de réindustrialiser le pays, de promouvoir l’emploi et de réduire l’endettement.

La crise du Covid-19 a été une épreuve pour le gouvernement, qui a dû faire face à de nombreux défis économiques. Pour surmonter cette crise, il a mis en place des mesures d’aide financière telles que le « quoi qu’il en coûte » et le plan de relance. Aujourd’hui, l’heure est aux économies et à la rigueur budgétaire. Le gouvernement se tourne vers une politique d’orthodoxie libérale, cherchant à équilibrer les dépenses publiques et l’endettement.

Dans cette perspective, le ministre rappelle les actions prises lors de la crise sanitaire, qui ont permis de protéger les Français et d’éviter de nombreuses faillites. Il met également en avant le succès du plan de relance, qui a permis à la France de retrouver son niveau d’activité économique d’avant-crise plus rapidement que d’autres pays européens. Cependant, il souligne que pour financer la transition climatique et faire face à d’éventuelles crises futures, il est nécessaire d’assainir les finances publiques en réduisant la dette.

Cette réforme des finances publiques soulève des questions et des controverses. Certains, comme Éric Ciotti, président de LR, estiment que le budget présenté par le gouvernement est un « camouflage » avec des « réductions de dépenses virtuelles ». Le ministre répond en affirmant qu’il n’y a aucun camouflage et que tout est transparent. Il annonce des économies de 16 milliards d’euros l’année prochaine et une baisse de 5 milliards d’euros des dépenses de l’État en 2024. Il se montre ouvert aux propositions de réduction des dépenses supplémentaires lors du débat parlementaire.

Le débat s’est également porté sur la fiscalité, avec une demande de baisse de 15 centimes de la fiscalité sur les carburants de la part de LR. Le ministre souligne la nécessité de soutiens ciblés, comme l’indemnité carburant travailleurs qui aidera les travailleurs qui doivent utiliser leur véhicule pour se rendre au travail. Il insiste sur le caractère juste socialement, moins dommageable pour le climat et moins coûteux financièrement de cette mesure.

Concernant l’immobilier, le gouvernement prévoit des mesures pour faciliter l’accès au crédit immobilier pour les ménages. Face à la hausse des taux d’intérêt, il élargira l’accès aux prêts à taux zéro (PTZ) et intégrera de nouvelles communes éligibles au logement intermédiaire et au PTZ. Il annonce également la fixation du taux du livret A à 3% pour les dix-huit prochains mois, ce qui aidera à soutenir le logement social.

Enfin, la question de la transition écologique est également abordée dans cette réforme des finances publiques. Alors que certains économistes appellent à une taxation des plus riches pour financer cette transition, le ministre se méfie de ces prélèvements « exceptionnels et temporaires » qui se transforment souvent en impôts permanents. Il souligne son opposition à une augmentation de la fiscalité et rappelle l’engagement pris avec le président de baisser d’un point supplémentaire le taux d’imposition.

En résumé, cette réforme des finances publiques vise à assainir les finances du pays, à réduire la dette et à retrouver des marges de manœuvre pour financer la transition écologique et faire face aux éventuelles crises futures. Cependant, elle soulève des questions et suscite des débats sur les mesures à prendre pour parvenir à ces objectifs. Il reste à voir comment cette réforme sera mise en œuvre et quelles en seront les conséquences sur l’économie française.