Alerte : Fongicide contaminant l’eau de Charente-Maritime

Philippe DONNART


Le vendredi 10 novembre, lors d’une réunion du syndicat Eau 17 à Saintes, les responsables ont informé les élus de la présence d’un résidu de fongicide, la chlorothalonil, dans l’eau.

Eau 17 : Présence d’un Résidu de Fongicide Interdit

Le comité syndical d’Eau 17, qui est responsable de la production et de la distribution d’eau potable dans toute la Charente-Maritime à l’exception de l’agglomération de La Rochelle, s’est réuni ce vendredi 10 novembre à Saintes. En plus des tempêtes, des pluies diluviennes et de la crue de la Charente, un sujet de préoccupation a alimenté les débats : la détection d’un métabolite de chlorothalonil (R471811), un fongicide interdit en France depuis 2020.

Le syndicat Eau 17 a dû fermer un captage près de Saint-Jean-d’Angély, en septembre, par précaution. Cependant, les taux de chlorothalonil R471811 mesurés ailleurs restent dans la norme. Ce métabolite, qui est un produit de dégradation du chlorothalonil, a été largement utilisé, principalement dans l’agriculture, pendant près de cinquante ans. Il a fait l’objet d’une campagne nationale de mesures de la part des producteurs d’eau en 2019, ordonnée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Les autorités et les associations se sont montrées préoccupées par cette découverte, car à partir de 0,1 µg/l, le seuil de qualité de l’eau est dépassé et l’eau est interdite à la distribution à partir de 3 microgrammes par litre (µg/l).

D’après Denis Minot, le directeur d’Eau 17, il est difficile de trouver des solutions pour se débarrasser de ce résidu. Les options de traitement incluent l’utilisation de charbon actif en grain, de charbon actif en poudre, l’osmose inverse et la nanofiltration, mais tous ces traitements s’avèrent être très coûteux.

Le président d’Eau 17, Christophe Sueur, s’est dit en colère face à cette situation, et il a appelé à un accompagnement de la part de l’État. Les élus se sont également interrogés sur la protection des captages et les risques pour la santé publique que ce résidu de fongicide peut causer.

Ainsi, la situation demeure complexe et suscite des inquiétudes quant à la sécurité de l’eau potable dans la région de Charente-Maritime. Les autorités et les organes de régulation doivent travailler en étroite collaboration pour trouver des solutions durables permettant de protéger la santé des citoyens et de garantir la qualité de l’eau potable dans la région.