Bernard-l’ermite : déménageurs des déchets plastiques intriguent les scientifiques

Philippe DONNART

bernard-l'ermite


Selon une étude récente, il semblerait que certains bernard-l’ermite terrestres préfèrent maintenant s’installer dans des objets en plastique plutôt que dans des coquilles naturelles. Ce comportement, qui semble être une nouvelle tendance, a suscité de nombreux questionnements et nécessite des explications approfondies.

Les bernard-l’ermite terrestres recyclent les bouteilles en plastique à la place de leur carapace

Une étude récente menée par des chercheurs polonais a révélé que les bernard-l’ermite terrestres, pourtant connus pour utiliser des coquilles vides pour se protéger, ont été photographiés en train d’occuper des coquilles artificielles comme des bouteilles en plastique cassées ou des morceaux d’ampoules électriques à la place de leur carapace. Ces images ont été analysées grâce à une approche connue sous le nom de « iEcology », ou écologie Internet, qui se base sur des photographies collectées à d’autres fins que des fins de recherche. Sur les 386 photos étudiées, la grande majorité (326 cas) montrait des bernard-l’ermite utilisant des objets en plastique comme abri.

L’utilisation de déchets plastiques par ces animaux soulève de nombreuses questions quant à la cause de ce comportement. Les chercheurs ont noté que ces crabes utilisent des objets tels que bouteilles en plastique non seulement comme abri mais également comme alternative à leurs coquilles vides naturelles.

Les questions que cela soulève sont nombreuses. Par exemple, pourquoi certains crabes préfèrent-ils le plastique aux coquilles naturelles, si ce comportement est répandu et comment cela pourrait affecter la survie et le comportement général des bernard-l’ermite terrestres.

bernard-l'ermite
bernard-l’ermite (Image IA)

De plus, la pollution plastique n’est qu’une des façons dont nous modifions notre environnement. C’est de loin la forme la plus médiatisée de débris introduits par l’humain dans les environnements marins. Mais le comportement des animaux est également affecté par d’autres formes de pollution, comme les microplastiques, les produits pharmaceutiques, la lumière et le bruit, ainsi que la hausse des températures et l’acidification des océans provoquée par le changement climatique.

Ainsi, si l’étude de l’utilisation des déchets plastiques par le bernard-l’ermite peut nous aider à mieux comprendre les conséquences de certains impacts humains sur l’environnement, elle ne montre pas exactement comment les animaux s’adapteront à l’anthropocène, où l’activité humaine affecte significativement la planète.

Les bernard-l’ermite s’adapteront-ils en utilisant des réponses comportementales basées sur le recours au plastique, évolueront-ils au fil des générations, ou peut-être les deux à la fois ? À elle seule, l’approche iEcology ne peut pas répondre à de telles questions. Cette étude tire simplement la sonnette d’alarme, en mettant en lumière des changements qui doivent maintenant être étudiés de manière approfondie.