Bordeaux sous pollution : paquebots impact minime, révèle étude.

Philippe DONNART


La Métropole a sollicité Atmo Nouvelle-Aquitaine pour réaliser une étude visant à mesurer les polluants provenant des escales des navires de croisière. Cette campagne de mesure a révélé qu’il y a effectivement des pics de pollution, mais ceux-ci restent limités dans le temps et respectent les normes en vigueur.

Les paquebots de croisière et la qualité de l’air à Bordeaux : un impact limité

Les paquebots de croisière qui naviguent le long des quais de Bordeaux sont souvent observés avec perplexité par les promeneurs. Ces géants des mers, munis de moteurs puissants qui brûlent des combustibles fossiles, ne semblent-ils pas en contradiction avec l’image d’une ville verte à l’effort environnemental ? C’est dans le but de vérifier ce constat que Bordeaux Métropole a commandé une étude à Atmo Nouvelle-Aquitaine. Cette campagne, qui a eu lieu de février 2022 à février 2023, avait pour objectif de mesurer les différents polluants émis lors des escales des navires de croisière : dioxyde de carbone, black carbon, oxyde d’azote, oxyde de soufre, particules fines et grossières.

L’étude réalisée par Atmo met en évidence que le cocktail de polluants émis par les paquebots de croisière peut avoir des conséquences sur l’environnement et la santé humaine. Cependant, l’impact de ces émissions sur la qualité de l’air à Bordeaux est relativement faible par rapport à d’autres sources de pollution, telles que le trafic routier et le chauffage au bois. Selon Atmo, « les émissions urbaines sont les principales sources de pollution auxquelles sont exposées les populations ». Autrement dit, ce sont les activités humaines qui ont le plus d’impact sur la qualité de l’air à Bordeaux, et non les paquebots de croisière.

L’étude a également révélé des « pics » d’émissions lors de certaines escales, mais ceux-ci restent ponctuels et inférieurs aux seuils réglementaires. De plus, ces pics apparaissent souvent en dehors des périodes d’escales, ce qui suggère que d’autres sources de pollution sont responsables. Dans l’ensemble, la campagne de mesures montre une amélioration de la qualité de l’air par rapport à la précédente étude réalisée en 2018. La Métropole se félicite de ces résultats et qualifie l’impact global des paquebots de croisière de « négligeable ».

Cependant, tout n’est pas encore parfait. Les niveaux de dioxyde d’azote et de particules dépassent toujours les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé. Bordeaux Métropole reconnaît qu’il reste des efforts à faire et souligne que sa conversion des quais des bateaux fluviaux à l’électricité contribue à l’amélioration de la qualité environnementale. Il est donc nécessaire de poursuivre ces actions afin d’atteindre les normes recommandées par l’OMS et de garantir un air plus sain pour les habitants de Bordeaux.

Bien que les paquebots de croisière émettent des polluants lors de leurs escales à Bordeaux, leur impact sur la qualité de l’air est limité par rapport à d’autres sources de pollution. Bordeaux Métropole continue ses efforts pour améliorer la situation et réduire les émissions de dioxyde d’azote et de particules. Une prise de conscience collective et une action concertée sont nécessaires pour préserver la qualité de l’air dans cette ville verte.