Aucune organisation non gouvernementale ne conteste que le budget a reçu un coup de pouce significatif en matière de financement, avec une enveloppe supplémentaire de 7 milliards de dollars pour la rénovation énergétique ou la sauvegarde de la biodiversité. Cependant, la majorité des ONG estime que ces mesures ne sont pas encore suffisantes.
Budget 2024 : Des efforts insuffisants pour la transition écologique
Le gouvernement français s’apprête à allouer une somme record pour la transition écologique dans le projet de loi de finances 2024. Avec un montant supplémentaire de 7 milliards d’euros, destiné à la rénovation énergétique, à la préservation de la biodiversité et au développement du rail, ce budget est considéré comme un pas dans la bonne direction par les experts et les ONG. Cependant, il est jugé insuffisant et incohérent face à l’urgence de la crise climatique.
Selon Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau action climat (RAC), le montant total des financements pour la transition écologique devrait atteindre environ 40 milliards d’euros. Cependant, elle estime que ce chiffre est loin d’être à la hauteur des enjeux actuels. Le budget 2024 présente également des contradictions et des mesures manquantes, selon une quarantaine d’associations regroupées au sein du Réseau.
Dans un rapport confidentiel publié en mai, l’Inspection générale des finances avait proposé dix mesures fiscales pour s’adapter aux exigences de la transition écologique, pouvant rapporter 8 milliards d’euros par an d’ici 2027. Cependant, peu de ces idées ont été retenues dans le projet de loi de finances 2024. Le budget contient également des financements jugés néfastes pour l’environnement et la biodiversité, pour un montant estimé à 22 milliards d’euros en 2022, selon Élise Naccarato d’Oxfam France.
Les critiques soulignent également des régressions dans le budget, notamment en ce qui concerne la sortie du charbon, qui est repoussée à 2027, en contradiction avec les engagements précédents pris par Emmanuel Macron. De plus, certaines mesures sont jugées insuffisantes, comme MaPrimeRénov’, qui favorise les changements de chauffage ou de fenêtres au détriment d’une rénovation énergétique globale et performante des logements.
Les ONG proposent des alternatives pour augmenter les financements publics pour la transition écologique, telles que la taxation des superprofits et la mise en place d’un impôt sur la fortune climatique. Selon elles, l’argent nécessaire existe, mais il manque la volonté politique pour le mettre en œuvre.
Il est indéniable que le budget 2024 représente une avancée dans la prise en compte de la transition écologique. Cependant, les défis ne feront que s’accentuer à l’avenir, notamment lorsque l’État ne pourra plus économiser sur le bouclier tarifaire. De plus, certaines mesures restent floues, comme les investissements prévus par l’État pour les infrastructures ferroviaires, qui semblent insuffisants.
Enfin, le budget 2024 soulève des questions sur la taxation des grands aéroports et des autoroutes, ainsi que sur le rôle des collectivités locales dans la transition énergétique. Malgré quelques avancées en matière de fiscalité écologique, il est clair que davantage d’efforts seront nécessaires pour répondre aux enjeux de la crise climatique.
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