Les premières migrations de palombes ont été observées dans la région du Jura. Dans le Sud-Ouest, les chasseurs, remplis d’attente, scrutent le ciel du regard.
Les migrations d’oiseaux retardées par l’été indien prolongé et le réchauffement climatique
Plus les années passent et plus on assiste à une migration tardive. L’été indien qui se prolonge, avec des températures dépassant les 30 degrés, ne favorise pas le lancement du mouvement des oiseaux partis de leur zone de reproduction dans les pays d’Europe du Nord pour passer l’hiver dans les « dehesas » espagnoles et les « montados » portugaises aux températures plus clémentes et au garde-manger approvisionné.
Le réchauffement climatique n’est pas une vue de l’esprit et retarde donc le voyage des palombes. « Autrefois, on voyait les premières arriver fin septembre et les pics étaient observés entre le 13 et le 25 octobre », se remémorent Pierre et Bernard qui chassent dans le Lot-et-Garonne, à quelques encâblures de Casteljaloux. « Cette semaine, le thermomètre a battu des records. C’est étouffant, voire désagréable. »
La saison a débuté dans les cabanes du Sud-Ouest mais, pour l’instant, seuls quelques rares vols ont été recensés ici ou là, comme à Aillas, en sud-Gironde, par exemple. « Une dizaine mais avec des oiseaux légers et très difficiles à poser », raconte Didier.
« Ça descend, il y en a aussi en Corrèze, elles vont débouler »
La météo change ce week-end
Un changement météorologique est prévu pour ce week-end et augure par conséquent d’une probable arrivée d’oiseaux bleus dans le ciel de la région. Des indicateurs rapportent leur présence cette fin de semaine dans le Jura. « Ça descend, il y en a aussi en Corrèze, elles vont débouler », prédit Didier les yeux rivés au ciel depuis plusieurs jours déjà et qui se met à rêver d’une saison aussi exceptionnelle que 2022 où l’on a compté plus de 3 millions de palombes sur les cols pyrénéens.
Du jamais vu chez les chasseurs pratiquant au filet ou bien au fusil. « Ce fut la saison de tous les records », confirme Jean-Luc Dufau, président de la Fédération des chasseurs des Landes et du Groupe d’investigation sur la faune sauvage (GIFS) dont le principal objectif est « d’affiner les connaissances sur les colombidés en développant des études visant à déterminer des mesures de conservation appropriées, mais aussi à assurer le maintien des activités cynégétiques dans la diversité des cultures et des traditions ».
En 2022, trois journées avaient été historiques et notamment le 2 novembre avec 1,4 million de palombes recensées sur les quatre cols : Banca, Arnéguy, Urrugne et Sare. La Saint-Luc, le 18 octobre, où l’on prédit « lou grand truc », avait aussi fait tourner bien des têtes dans les palombières.
En attendant la vague bleue, comme chaque année, pendant un mois, « Sud Ouest » publie à partir d’aujourd’hui le tableau du passage des palombes et remercie ses fidèles compteurs.
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