Pendant de nombreuses années, le bois était principalement utilisé dans la construction de maisons individuelles ou de bâtiments de faible hauteur. Cependant, il gagne de plus en plus en popularité et est maintenant utilisé dans des projets de construction de plus grande envergure. Un exemple frappant de cette tendance peut être observé à Bordeaux, dans le quartier d’Euratlantique, qui a vu émerger des constructions en bois, se positionnant ainsi en tant que véritable précurseur dans ce domaine.
Le défi de construire le plus haut immeuble en bois fait rage à Bordeaux
Dans le quartier de Bordeaux Euratlantique, une compétition intense et peu médiatisée est en cours. Cette semaine, le promoteur privé Kaufman & Broad a pris la tête de ce curieux challenge : construire l’immeuble en bois le plus haut. Il y a deux ans, Eiffage avait inauguré Hyperion, un immeuble de 16 étages et 55 mètres de haut, présenté comme la tour en bois la plus haute de France. Mais Kaufman & Broad a doublé son concurrent en lançant le chantier de Silva, un immeuble annoncé comme le plus haut d’Europe en ossature bois : 56 mètres, avec une livraison prévue pour fin 2025. La concurrence est donc serrée.
La construction d’immeubles en bois de grande hauteur est de plus en plus prisée, et Bordeaux est considérée comme un laboratoire en la matière. En effet, la ville est devenue un modèle en matière de décarbonation des constructions, grâce à l’établissement public Euratlantique qui impose depuis 2019 l’utilisation d’au moins 51% de bois dans les projets neufs. Cela permet de réduire jusqu’à 30% les émissions de gaz à effet de serre. Bordeaux est ainsi devenue une vitrine technique et un territoire d’expérimentation pour la réglementation de la construction en bois, qui n’est pas encore harmonisée au niveau national.
Cependant, construire des immeubles en bois de grande hauteur présente encore des défis. Outre son coût plus élevé, il est également plus complexe de satisfaire aux normes de sécurité incendie, car il n’existe pas encore de réglementation nationale à ce sujet. C’est le service d’incendie et de secours de chaque département qui fixe les règles. Les promoteurs doivent donc trouver des solutions techniques qui répondent à ces normes, et parfois même aller au-delà des exigences des pompiers, comme cela a été le cas pour le chantier de Woodstone, avec un taux de bois de 66% à 90%.
Paradoxalement, malgré la présence du plus grand massif forestier d’Europe, le bois utilisé dans les constructions à Bordeaux provient du centre ou de l’est de la France, car la filière locale n’est pas encore suffisamment structurée. Néanmoins, les programmes de construction en bois contribuent à la structuration de cette filière en favorisant l’émergence d’entreprises locales capables de répondre aux appels d’offres.
Le développement de la construction en bois présente de nombreux avantages, notamment en termes de décarbonation, mais il reste encore des obstacles à surmonter. Cependant, les acteurs de ce secteur sont déterminés à innover et à faire du bois le matériau de référence pour les constructions de demain. Euratlantique, par exemple, souhaite être exemplaire en matière de développement durable et espère que les nouvelles normes en matière de construction en bois deviendront la norme pour tous les projets, et non simplement réservées aux projets les plus coûteux. À ce jour, 45 projets en hauteur répondent aux critères de plus de 50% de bois dans la construction dans le quartier de Bordeaux Euratlantique.
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