Conseils pour gérer le cyberharcèlement sur téléphone et réseaux sociaux : parents, enfants, cliquez ici !

Philippe DONNART

Updated on:


Selon les informations fournies par le ministère de l’Éducation nationale, il a été constaté que 20 % des enfants ont déjà été confrontés à des cas de harcèlement en ligne. Face à cette réalité préoccupante, il est important de prendre des mesures pour éviter que nos adolescents ne soient affectés et de savoir comment réagir s’ils en sont victimes. Il existe différentes solutions à mettre en place afin de prévenir ces situations et de mieux les gérer.

Plan interministériel de lutte contre le harcèlement scolaire : comment protéger son enfant sur les réseaux sociaux

Le gouvernement fait du combat contre le harcèlement scolaire une « priorité absolue » pour la rentrée. Mercredi 27 septembre, la Première ministre, Elisabeth Borne, présentera un plan interministériel de lutte contre ce fléau. Parmi les mesures envisagées, Gabriel Attal, le ministre de l’Education nationale, a évoqué la confiscation systématique du téléphone portable des enfants auteurs de cyberharcèlement grave, ainsi que la possibilité d’interdire aux mineurs mis en cause l’accès aux réseaux sociaux. Le ministère de l’Education nationale estime qu’au moins un enfant sur dix a déjà été victime de harcèlement scolaire et qu’un sur cinq a été confronté à une situation similaire en ligne.

Face à cette réalité, il est important de prendre des précautions en famille pour protéger nos adolescents lors de leur découverte des réseaux sociaux et les aider efficacement en cas de situation difficile.

Voici quelques conseils pratiques à mettre en œuvre :

  1. Découvrir ensemble les réseaux sociaux : Il est inutile de bannir les réseaux sociaux du téléphone de votre adolescent, car il les utilisera tôt ou tard. Cependant, il est préférable d’attendre qu’il ait atteint l’âge minimum requis (13 ans dans la plupart des plateformes) avant de lui permettre de s’y aventurer. Il est conseillé de découvrir ensemble les réseaux sociaux qu’il souhaite utiliser afin qu’il puisse vous montrer comment ils fonctionnent. Cela permet de dédramatiser la situation pour les parents qui découvrent que ces applications ne sont pas entièrement négatives.
  2. Créer et paramétrer les comptes avec votre enfant : Quel que soit le réseau social utilisé, le compte créé par votre enfant doit impérativement être paramétré en « privé » pour éviter que son contenu soit visible par tous les utilisateurs. Il est essentiel de mentionner l’âge du mineur lors de l’inscription. Il est également recommandé de désactiver la fonctionnalité de marquage sur les publications sans autorisation préalable, ce qui peut prévenir de nombreux cas de cyberharcèlement. Lorsque cela est possible, activez l’authentification à deux facteurs et renseignez votre propre numéro de téléphone afin d’être alerté en cas de tentative d’usurpation du profil de votre enfant.
  3. Établir des limites et dialoguer : Il est essentiel de faire du cyberharcèlement un sujet de discussion ouvert avec votre enfant, même s’il n’en est pas encore victime. Il est important de rappeler ce qui est problématique voire illégal et de fixer ensemble des limites à ne pas dépasser. Par exemple, il est recommandé de ne pas partager ses mots de passe avec ses amis et d’expliquer à votre enfant que liker un message malveillant peut le rendre complice de cyberharcèlement. Il est primordial que l’enfant sache qu’il peut vous parler en cas de difficulté et qu’il ne sera pas jugé, mais comprendra et recevra de l’aide.
  4. Utiliser les options parentales des réseaux sociaux : Les réseaux sociaux les plus utilisés par les adolescents offrent des dispositifs de sécurité aux parents. Par exemple, Snapchat propose un « centre parental » qui permet de savoir avec qui discute votre enfant sans pour autant avoir accès au contenu de ses échanges. TikTok détaille également dans son « guide à l’usage des parents » comment activer le mode « connexion famille » qui permet de limiter le temps d’écran de l’enfant et de contrôler qui peut lui écrire et commenter ses vidéos. Le groupe Meta, qui regroupe Instagram, Facebook et WhatsApp, propose également plusieurs moyens de « supervision parentale ».
  5. Reconnaître les signes et agir : Il n’y a pas de signe spécifique permettant d’identifier si votre enfant est victime de harcèlement en ligne. Cependant, un changement brusque d’attitude doit vous alerter. Si votre enfant devient plus agressif, refuse d’aller à l’école ou semble épuisé, il est important d’être attentif. De plus, si votre enfant change soudainement son comportement sur les réseaux sociaux, en les utilisant de manière excessive ou au contraire en s’en désintéressant complètement, cela doit également vous alerter. Dans tous les cas, il est essentiel de parler à votre enfant et de lui demander ce qu’il souhaite faire. En cas de difficulté, il peut également être utile de lui recommander de télécharger l’application 3018, développée par l’association e-Enfance, qui permet aux adolescents d’évaluer eux-mêmes s’ils sont victimes de cyberharcèlement et de discuter de manière anonyme et gratuite avec des professionnels formés.
  6. Agir en cas de cyberharcèlement : Si vous constatez que votre enfant est victime de cyberharcèlement, il est important d’en informer l’établissement scolaire. Les conseillers principaux d’éducation et la direction doivent être avertis, car le harcèlement en ligne concerne également l’école. Si nécessaire, l’établissement peut signaler l’incident aux autorités académiques, à la police ou à la justice. Il est préférable de contacter le collège ou le lycée par écrit, de préférence par lettre recommandée, afin de garder une trace de votre alerte. Si vous estimez que la réaction de l’établissement est insuffisante, vous pouvez contacter le référent harcèlement de votre académie. Il est également important de sauvegarder des preuves en capturant des captures d’écran des contenus malveillants et de signaler ces contenus aux plateformes concernées.

Il est essentiel de prendre des mesures pour protéger nos enfants contre le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement. Le dialogue ouvert, la surveillance des réseaux sociaux et l’action en cas de problèmes sont autant de mesures que les familles peuvent mettre en place pour aider efficacement leurs adolescents.