Couchettes d’urgence dans les maisons de San Francisco : un aperçu du logement en crise aux États-Unis

Philippe DONNART


En Californie, un grave problème persiste concernant le manque cruel de logements dignes. Ce souci est d’autant plus préoccupant aux États-Unis. Pourtant, une petite entreprise nouvellement créée nommée Brownstone Shared Housing a développé une solution innovante pour lutter contre ce fléau : les « pods ». Ces micro-cabines sont présentées comme une alternative abordable et pratique aux habitations traditionnelles, qui sont généralement excessivement chères.

Les pods de Brownstone Shared Housing : une solution pour le logement en Californie

Selon les estimations, presque un tiers des sans-abris du pays vivent en Californie. À San Francisco, ce seraient 38 000 personnes qui dorment au quotidien dans la rue. Ce problème concerne non seulement les SDF sans ressources, mais aussi les travailleurs pauvres qui n’ont pas les moyens de payer un loyer. Certains d’entre eux se retrouvent à vivre dans leur voiture ou dans un camping-car.

Pour 15% des Californiens, se loger représente la moitié de leurs revenus. Le rêve d’une maison pour les jeunes générations paraît chaque jour plus difficile à atteindre. Le site Zillow, spécialisé dans l’immobilier estime le loyer médian pour un studio à San Francisco à 2200 dollars. À ces tarifs, beaucoup d’habitants envisagent de quitter l’État pour des contrées plus abordables. C’est dans ce contexte que les pods de Brownstone Shared Housing pourraient contribuer à régler une partie du problème, avec des loyers entre 500 et 900 dollars.

Un esprit colocation et une déco chaleureuse

Brownstone Shared Housing a trouvé une solution innovante pour offrir des logements abordables en Californie. Ils trouvent des maisons et les aménagent avec leurs pods de 1,2 mètre de haut et un peu plus de 1 mètre de large. Chaque pod est équipé d’un matelas, d’une prise pour charger son téléphone ou son ordinateur, d’un système de réglage de la température, de lumières et de rideaux pour garantir l’intimité. Les pods offrent 40% d’espace supplémentaire par rapport à un lit superposé classique. Chaque résident possède son propre placard et partage la maison avec une quinzaine d’autres locataires, avec accès à une cuisine, un salon et un bureau.

Le concept de Brownstone Shared Housing rappelle celui d’une auberge de jeunesse, surtout que de nombreux résidents actuels sont des jeunes travaillant dans le secteur de la Tech. Cependant, il n’y a pas d’accueil, ni de caution et la durée minimale d’un séjour est de 30 nuits. Les créateurs de la start-up insistent sur le choix du bois chaleureux pour la décoration, ce qui permet de créer un environnement propice à la relaxation.

Des critiques et des normes de construction

Malgré les avantages offerts par les pods de Brownstone Shared Housing, certains ont émis des critiques. Le site Futurism les qualifie de « cellules de prison extrêmement chères ». Un utilisateur compare même l’expérience à celle de vivre sur un navire de guerre, soulignant qu’il ne s’agit pas d’un véritable chez-soi. Les pods ont attiré l’attention des médias et des autorités. La ville de San Francisco s’interroge sur l’obtention des permis nécessaires, tandis que des manquements aux normes de construction ont été signalés sur le site de Palo Alto, notamment en ce qui concerne l’installation des câbles électriques.

Les créateurs des pods de Brownstone Shared Housing se sont engagés à effectuer les changements nécessaires pour se conformer aux normes. Ils suggèrent également que les règles actuelles pourraient être trop contraignantes et croient en leur idée, affirmant sur leur site que leurs « lits privés » vont changer le monde. Ainsi, malgré les critiques et les obstacles, les pods de Brownstone Shared Housing se présentent comme une solution innovante pour offrir des logements abordables en Californie.