Dune du Pilat : campings déboutés, parcelles récupérées par le Conservatoire !

Philippe DONNART


Deux campings ont porté plainte devant le tribunal administratif pour contester l’expropriation de certaines parcelles situées sur la dune, dans le cadre du projet « grand site ».

Les propriétaires des campings estimaient que cette expropriation violait leurs droits et qu’elle aurait un impact négatif sur leurs activités touristiques. Ils ont donc décidé de porter l’affaire devant la justice afin de défendre leurs intérêts. Au cours du procès, les arguments des deux parties ont été examinés avec attention, dans le but de parvenir à une décision juste et équitable. Les propriétaires des campings ont insisté sur le fait que leurs établissements étaient implantés depuis de nombreuses années sur la dune et qu’ils y avaient investi beaucoup de temps et d’argent. Ils estimaient donc que leur droit de propriété devait être préservé et que l’expropriation était injustifiée. En revanche, les défenseurs du projet « grand site » ont souligné l’importance de préserver la dune en tant que site naturel exceptionnel, et que l’expropriation des parcelles était nécessaire pour permettre la mise en place de mesures de protection et de préservation. Après avoir examiné tous les éléments présentés lors du procès, le tribunal administratif a rendu son jugement, prenant en compte à la fois les intérêts des propriétaires des campings et ceux du projet « grand site ». Sa décision était attendue avec impatience, car elle allait avoir des conséquences significatives pour les parties impliquées ainsi que pour la préservation de la dune en question.

Le tribunal administratif de Bordeaux rejette les demandes de deux campings de la dune du Pilat

Le tribunal administratif de Bordeaux a rendu des jugements le 4 octobre dernier, rejetant ainsi les demandes de deux campings de la dune du Pilat. Ces campings, Yelloh Village Panorama et Les Flots Bleus, avaient formulé des demandes contre des expropriations de parcelles entreprises par le Conservatoire du littoral.

Le Conservatoire du littoral vise à constituer une réserve foncière dans le cadre de l’opération « grand site », qui a pour objectif de protéger et de gérer de manière durable le site de la dune du Pilat, connu pour sa fragilité paysagère. C’est dans ce contexte que les parcelles des campings ont été visées par le Conservatoire.

Le tribunal administratif de Bordeaux a précisé dans le jugement que le fait que les parcelles se trouvent dans le périmètre de différents régimes de protection ne signifie pas nécessairement que le projet d’acquisition foncière du Conservatoire soit dépourvu d’intérêt public. En effet, la présence de ces régimes de protection ne fait que compléter ces mesures de préservation, sans les substituer.

Par ailleurs, le tribunal a noté que l’atteinte à la propriété privée occasionnée par le projet n’est pas excessive par rapport aux avantages attendus en termes de protection et de gestion du site de la dune du Pilat. Les parcelles visées ne sont pas constructibles et les usages qui y sont autorisés sont strictement encadrés par les législations et réglementations en vigueur. De plus, le périmètre du projet d’acquisition a été délimité de manière à préserver les installations existantes des campings.

Enfin, le tribunal a souligné qu’une autorisation d’occupation temporaire a été accordée par le Conservatoire du littoral, garantissant ainsi un accès à la dune depuis les campings.

Le débat persistant sur la relocalisation des campings

Ce jugement du tribunal administratif de Bordeaux relance le débat sur la relocalisation des campings installés au pied de la dune du Pilat. En effet, dans un rapport sur la gestion du trait de côte sur le bassin d’Arcachon, la Chambre régionale des comptes a également mis l’accent sur la nécessité de relocaliser ces campings.

La question de la relocalisation des campings est complexe, car elle implique de trouver des solutions alternatives pour accueillir les touristes tout en préservant la fragilité environnementale de la dune du Pilat. Les juges de la Chambre régionale des comptes estiment qu’une réflexion approfondie doit être menée sur ce sujet, afin de concilier les intérêts économiques liés au tourisme et la protection de l’environnement.

Différentes pistes de relocalisation ont été évoquées, comme la création de nouvelles structures d’accueil dans des zones moins sensibles ou la modernisation des campings existants en adoptant des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

La décision du tribunal administratif de Bordeaux constitue donc une étape importante dans ce débat, en validant les expropriations de parcelles entreprises par le Conservatoire du littoral. Cependant, il reste encore de nombreux défis à relever pour trouver des solutions durables et satisfaisantes pour toutes les parties concernées.

En conclusion, la protection de la dune du Pilat et la préservation de son environnement fragile continuent de susciter des questions complexes et des débats. Le jugement rendu par le tribunal administratif de Bordeaux confirme le pouvoir d’action du Conservatoire du littoral et ouvre la voie à de nouvelles réflexions sur la relocalisation des campings. Il appartient désormais aux acteurs concernés de trouver des solutions équilibrées et durables pour préserver ce joyau naturel unique.