Enquête administrative révèle « dysfonctionnement général », selon Aurore Bergé

Philippe DONNART

Onze personnes ont trouvé la mort dans un incendie qui s’est déclaré dans un gîte à Wintzenheim, dans le Haut-Rhin, le 9 août dernier. Les victimes étaient dix personnes atteintes de handicap mental léger, venues passer des vacances adaptées dans le cadre d’un séjour organisé par une association de Nancy, ainsi qu’un accompagnateur. Suite à cet incendie, une enquête administrative a été ouverte par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Selon Aurore Bergé, la ministre des Solidarités et des Familles, les résultats de cette enquête montrent qu’il y a un dysfonctionnement général.

La ministre a souligné que les vacances adaptées n’étaient pas suffisamment encadrées, normées et pensées, ce qui a été mis en évidence par le drame de Wintzenheim. Pour remédier à cette situation, des mesures immédiates sont nécessaires. Aurore Bergé a donc décidé d’envoyer une instruction à toutes les entreprises et associations qui organisent des vacances adaptées pour leur rappeler qu’il est inacceptable de les organiser dans des lieux qui ne respectent pas les normes minimales de sécurité et de prévention des incendies.

La ministre a également pointé du doigt le manque de contrôle et la chaîne de décision qui a conduit à ce que l’entreprise dans laquelle les victimes séjournaient ait obtenu un agrément provisoire, alors qu’elle avait continué à organiser des séjours pendant deux mois sans aucun agrément. Elle a rappelé qu’en cas de défaut d’agrément de sécurité, ces séjours ne peuvent pas être organisés.

Afin d’améliorer la situation, Aurore Bergé a insisté sur la nécessité d’augmenter le nombre de personnes chargées de vérifier et de délivrer les agréments. Elle a annoncé qu’elle avait réussi à obtenir le doublement des effectifs, passant ainsi de 55 à 110 personnes dédiées à cette tâche, soit plus d’une personne par département.

La ministre a souligné l’importance de garantir aux personnes en situation de handicap les mêmes conditions de sécurité que celles auxquelles nous sommes habitués lorsque nous nous rendons dans un gîte ou dans un hôtel. Elle a rappelé que l’objectif est de créer une société inclusive où les personnes en situation de handicap puissent vivre comme tous les citoyens français.

En parallèle, une enquête pour homicides et blessures involontaires aggravées par la violation d’une obligation de sécurité ou de prudence a été ouverte par le parquet de Paris.