Exclusion des industries pétrolières, gazières et du tabac : le label d’investissement socialement responsable

Philippe DONNART

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En mars prochain, une nouvelle version du label « Investissement socialement responsable » (ISR) sera lancée, suite aux critiques de nombreuses associations selon lesquelles il serait trop permissif envers les entreprises du secteur des énergies fossiles.

Un nouveau label ISR exclura TotalEnergies d’ici 2024

Une décision majeure a été prise dans le secteur de l’énergie et de l’investissement, car la nouvelle version du label « Investissement socialement responsable » (ISR) exclura notamment TotalEnergies. En clair, les fonds d’investissement soutenant les entreprises qui lancent de nouveaux projets dans les énergies fossiles, tels que le pétrole ou le gaz, ne pourront plus prétendre au label à partir de mars 2024. La nouvelle version ira même jusqu’à exclure les entreprises du secteur du tabac et celles qui ont leur siège dans des pays fiscalement non coopératifs.

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Une décision mûrement réfléchie

Cette réforme du label a été en préparation depuis plusieurs mois. Jusqu’à récemment, les lobbies industriels ont tenté d’éviter cette décision, mais le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a finalement tranché, suscitant la satisfaction des différentes associations de défense de l’environnement.

Restaurer la crédibilité

Le label ISR a été mis en place par le ministère de l’Économie et des Finances en 2016. Il s’agit de la principale reconnaissance pour garantir que son épargne est investie dans des fonds favorables à l’environnement et respectant des critères sociaux et de gouvernance. Actuellement, environ 1 200 fonds de ce type sont reconnus, mais le label avait perdu en crédibilité, étant accusé d’être trop indulgent envers les entreprises du secteur des énergies fossiles.

Sur les 1 200 fonds labélisés ISR, environ 170 ont TotalEnergies dans leur portefeuille, représentant un total de 770 milliards d’euros de placements. À partir de mars 2024, les Français intéressés par l’investissement ou la mise en place de leur épargne dans la transition écologique pourront prendre en compte ce nouvel indicateur pour réorienter leurs investissements. Cependant, les entreprises voient cette décision comme un frein, car la transition énergétique nécessite des investissements importants. Le ministère de l’Économie lance un message clair : la transition écologique ne sera plus financée de manière superficielle. Les industries devront se réinventer pour s’adapter à cette nouvelle donne.