Foire du livre de Francfort : L’intelligence artificielle perturbe tout, sauf Salman Rushdie

Philippe DONNART

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Après plusieurs jours de débats, la Foire internationale du livre de Francfort a récemment pris fin, mettant en lumière la question de plus en plus préoccupante de l’intelligence artificielle. Durant cet événement majeur, de nombreuses discussions ont été consacrées à ce phénomène, suscitant ainsi de vifs débats parmi les participants. La présence grandissante de l’intelligence artificielle a été au cœur des préoccupations, suscitant interrogations et réflexions sur les conséquences potentielles de son développement. Les acteurs de l’industrie du livre ont ainsi pu échanger leurs points de vue et partager leurs inquiétudes face à cette avancée technologique. Cet événement a donc été une occasion privilégiée pour les professionnels du domaine de se tenir informés et d’approfondir leur compréhension de cette question complexe.

L’intelligence artificielle dans le monde littéraire : entre opportunités et inquiétudes

Les écrivains sont-ils menacés par l’intelligence artificielle ? Cette question anime les débats lors de la Foire internationale du livre de Francfort. Les acteurs du monde littéraire expriment un profond sentiment d’insécurité face à la montée en puissance des contenus générés par ordinateur. Si l’IA est déjà présente dans la traduction, l’édition scientifique et juridique, son rôle dans la création littéraire reste pour l’instant marginal.

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L’intelligence artificielle offre pourtant des opportunités aux auteurs et aux maisons d’édition. Pour les auteurs, elle peut être un précieux allié pour rechercher, résumer et trier la matière nécessaire à leur travail. Elle permet également aux maisons d’édition d’accéder à plus de contenus et de découvrir de nouvelles cultures grâce à la traduction automatisée.

Cependant, la capacité de l’IA à écrire des romans de qualité reste contestée. Même Salman Rushdie, l’auteur des Versets Sataniques, estime que l’IA manque encore d’inspiration pour produire des romans dignes d’être lus. Il raconte avec humour qu’une personne lui a demandé à ChatGPT d’écrire 300 mots dans son style, mais le résultat était si mauvais que n’importe qui aurait immédiatement su que ce n’était pas de lui. Pour le moment, cela ne l’inquiète pas.

La question des droits d’auteur se pose également lorsque l’IA entre en jeu. Parmi les milliards de textes utilisés par l’IA, il y a des œuvres protégées par le droit d’auteur. Cette zone d’ombre soulève des enjeux financiers considérables. Sur la plateforme KDP d’Amazon, dédiée à l’autoédition, de nombreux livres générés par des robots apparaissent déjà, certains parmi les meilleures ventes. Face à cela, Amazon demande désormais aux auteurs de déclarer s’ils ont eu recours à l’IA. Dans une lettre ouverte, des écrivains renommés tels que Margaret Atwood, John Grisham et Dan Brown ont exprimé leur préoccupation quant au vide juridique entourant cette question des droits.

L’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers de l’industrie littéraire suscite des interrogations. Si certains redoutent une prédominance de l’IA au détriment des écrivains humains, d’autres soulignent les limites actuelles de l’IA en matière de créativité littéraire. La cohabitation entre l’homme et la machine dans le domaine de la littérature semble donc encore incertaine. Une chose est sûre : la révolution de l’IA dans le monde littéraire est en marche, ouvrant la voie à de nouveaux défis et débats.