Immobilier neuf : Priorité à l’écoulement des produits existants avant de commercialiser de nouveaux

Philippe DONNART


Au deuxième trimestre de cette année par rapport à la même période l’année dernière, Pascal Boulanger, qui est président de la Fédération des promoteurs immobiliers, remarque une diminution d’environ 30% de l’activité.

La Banque centrale européenne augmente ses taux directeurs, impact négatif sur le secteur immobilier

La Banque centrale européenne (BCE) a récemment annoncé une nouvelle hausse de son taux directeur principal, d’un quart de point. Cette décision soulève des inquiétudes quant à son impact potentiellement négatif sur le secteur immobilier.

Pascal Boulanger, expert dans le domaine immobilier, réagit à cette nouvelle mesure en déclarant que malheureusement, un impact négatif supplémentaire n’est plus une surprise. Il note que même si cette hausse était prévisible, cela reste une mauvaise nouvelle. Selon lui, une augmentation d’un point de taux entraîne déjà une diminution de 10% de la clientèle. Par conséquent, une hausse d’un quart de point signifierait une baisse supplémentaire de 2,5% de la clientèle.

Cependant, les problèmes du secteur immobilier vont au-delà de cette augmentation des taux de la BCE. Les chiffres publiés récemment montrent une baisse alarmante des permis de construire et des mises en vente de logements neufs. Au deuxième trimestre, on observe une chute de 27% pour les permis de construire et de 38% pour les mises en vente.

Ce constat met en évidence une crise dans l’offre et la demande. Les autorisations de construire, à savoir les permis de construire et les mises en vente, sont en diminution en raison de la baisse des permis de construire accordés. Ce phénomène est regretté depuis les dernières élections municipales par Pascal Boulanger.

De plus, la baisse des ventes conduit à une diminution du nombre de nouveaux produits mis en vente. Les promoteurs immobiliers préfèrent écouler leurs stocks existants avant de proposer de nouvelles offres sur le marché pour éviter une concurrence interne.

Dans ces circonstances, une question se pose : les clients attendent-ils une baisse des prix ? Selon Pascal Boulanger, une diminution significative des prix n’est pas envisageable pour le logement neuf. Les coûts techniques, tels que les terrains, les frais de construction, les honoraires d’architectes, etc., composent le prix du logement neuf. Contrairement à l’ancien, qui reflète le prix du marché, le logement neuf reste ancré dans sa composante technique. Cependant, l’attentisme des clients est réel, alimenté par un manque de confiance et peut-être aussi l’espoir de voir les taux d’intérêt diminuer.

Enfin, la question de la fiscalité locative est soulevée dans une interview récente de Véronique Bédague, la patronne de Nexity. Elle réclame une révision de cette fiscalité, alors que la suppression de la niche Pinel est prévue dans le projet de loi de finances. Pascal Boulanger partage cette préoccupation et est d’accord avec Véronique Bédague. Selon lui, il est actuellement plus avantageux de louer un bien en Airbnb plutôt qu’en tant que résidence principale. Ainsi, une harmonisation des règles fiscales serait nécessaire.

En conclusion, la hausse des taux de la BCE et les problèmes structurels du secteur immobilier entrainent une situation compliquée. Les acteurs du marché doivent faire face à une demande en baisse et à des prix qui ne peuvent pas facilement diminuer. Une réflexion sur la fiscalité locative est également nécessaire pour assurer une concurrence équitable entre les différents types de location.