Infographie déviation Beynac : la saga de 40 ans révélée par les protagonistes

Philippe DONNART

Depuis les années 1980, la région de la vallée de la Dordogne est le théâtre de débats passionnés concernant la construction d’une nouvelle route contournant l’un des Plus Beaux Villages de France. Aujourd’hui, une nouvelle phase de concertation s’ouvre, offrant ainsi l’opportunité de replonger dans l’historique du projet. Ce qui est intéressant, c’est que les parties impliquées dans ce dossier n’ont pas changé depuis toutes ces années.

Un projet controversé divise le département de la Dordogne depuis près de quatre décennies. Il s’agit de la déviation de Beynac, un contournement routier visant à désenclaver la zone touristique du Périgord noir. Le projet a été lancé en 1985, lorsque le Conseil général a validé le principe de créer une voie longeant la Dordogne. Depuis lors, le débat public a été intense, avec des personnalités politiques et médiatiques prenant position des deux côtés.

Les partisans de la déviation affirment qu’elle améliorerait l’axe ouest-est et faciliterait les déplacements dans la région. L’ancien président François Hollande et le député Jean Lassalle ont même visité le chantier arrêté pour montrer leur soutien. D’un autre côté, les opposants, tels que Noël Mamère et Stéphane Bern, craignent les impacts sur l’environnement et le patrimoine de la région.

Au cœur de cette controverse se trouve un conflit de longue date entre deux hommes, Germinal Peiro et Kléber Rossillon. Ces deux figures locales se connaissent depuis leur enfance et se sont retrouvées opposées en raison du projet de contournement de Beynac. Leur rivalité a enflammé le débat et ajouté une dimension personnelle à cette affaire politiquement chargée.

Le projet a également connu plusieurs rebondissements au fil des années. En 1992, la première déclaration d’utilité publique a été annulée, mais en 2015, sous la présidence de Germinal Peiro, le projet a été relancé. Cependant, certains élus ont changé d’avis au cours du processus, comme Bernard Cazeau, qui avait initialement soutenu la déviation mais est devenu plus tard macroniste.

Malgré les débats passionnés et les interventions de personnalités influentes, le projet de la déviation de Beynac reste à l’état d’exécution. Les propositions adoptées en 1989 ont été suivies de nombreux retards et obstacles juridiques. Les opposants continuent de contester le projet devant les tribunaux, tandis que les partisans insistent sur la nécessité de désenclaver la région et d’améliorer les infrastructures routières.

La saga de la déviation de Beynac est loin d’être terminée. Alors que le débat se poursuit et que les intérêts politiques et personnels s’entremêlent, les habitants de la région attendent une résolution définitive de ce dossier longtemps en suspens. Et pendant ce temps, la vallée de la Dordogne reste confrontée à des problèmes de circulation et de développement économique qui restent sans solution.