La Fédération de chasse du département est prête à organiser une riposte suite à la suspension de certaines méthodes de chasse traditionnelles. En effet, les filetiers, qui sont spécialisés dans la capture du pigeon ramier, sont inquiets pour l’avenir de leur savoir-faire ancestral. Ils redoutent la disparition de leur profession et cherchent des solutions pour maintenir cette pratique. La Fédération de chasse soutient leur cause et est déterminée à agir pour préserver cette tradition. Elle entend mobiliser les autorités compétentes et les acteurs locaux afin de trouver des alternatives et de garantir la survie de ce métier. Les filetiers pourront ainsi conserver leur activité et transmettre leur savoir-faire aux générations futures.
Les chasseurs de palombes au filet du Pays basque ne peuvent pas se permettre de perdre de vue les débats qui secouent leur pratique. Depuis 2021, le monde des chasses traditionnelles dont ils font partie est en plein bouleversement. Cette année-là, le Conseil d’État a mis fin à la chasse traditionnelle des oiseaux sauvages en France. La plus haute juridiction administrative a donné raison à la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) et à l’association One Voice. Les espèces protégées par cette décision comprennent la vanneau huppé, le pluvier doré, le grive et le merle noir, qui étaient chassés à l’aide de filets fixés au sol ou de nœuds coulants dans le département des Ardennes. De même, l’alouette des champs était piégée à l’aide de filets horizontaux et de cages en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.
Cependant, la chasse des palombes dans les Pyrénées échappe pour l’instant à ces restrictions. « Pour l’instant du moins », précise Arnaud Fontaine, vice-président de la Fédération de chasse des Pyrénées-Atlantiques. Le vendredi 22 septembre, lui et d’autres techniciens de la fédération ont organisé une réunion à Saint-Palais avec les représentants des neuf derniers cols où cette chasse ancestrale sans fusil est encore pratiquée. L’objectif était de les sensibiliser aux dangers qui pèsent sur eux. Une trentaine de chasseurs ont assisté à la réunion dans l’amphithéâtre du lycée agricole Jean Errecart. En tout, neuf cols du Pays basque continuent de pratiquer cette chasse sans fusil.
L’un des participants, David Acheritogaray, responsable de la commission migrateurs, déclare avec fatalisme : « Ne nous leurrons pas, s’ils s’attaquent aux pantes (les filets horizontaux), ils s’attaqueront à vos installations ». Il rappelle l’épisode de l’interdiction de la chasse à la glu, qui a suivi une décision de la Cour de justice de l’Union européenne. Selon lui, on s’attaque à des pratiques très minoritaires. « Après ça, il y a eu les matoles et les tenderies », ajoute-t-il. La chasse aux palombes au filet représente environ 200 des 15 000 permis délivrés dans le département.
L’Union européenne remet en question ces pratiques qu’elle considère comme « non sélectives ». Pendant une heure et demie, le technicien a retracé l’historique de la bataille juridique entre les associations et les gouvernements. Son exposé est dense et les chasseurs sont attentifs. « Au final, nous sommes toujours dans l’attente du jugement du Conseil d’État sur l’arrêté ministériel qui interdit la chasse à l’alouette aux pantes », conclut David Acheritogaray. Autrement dit, il pourrait encore y avoir un retournement de situation. « Si nous n’obtenons pas gain de cause, la chasse aux palombes au filet sera la prochaine menacée. La Commission européenne demande déjà des comptes à l’État français sur cette pratique », prévient Arnaud Fontaine. Cet été, la LPO aurait également envoyé une lettre en ce sens aux différentes directions départementales de la protection des populations (DDPP) concernées.
Certains chasseurs présents à la réunion s’indignent. Ils affirment prélever des quantités « infimes », bien en dessous des quotas scientifiquement établis. Au cours de la saison 2022, ils auraient capturé près de 5 000 pigeons ramiers, alors que 3 millions d’entre eux auraient traversé les cols pyrénéens. Mais malgré cela, ils se sentent mis en péril. « On a l’impression d’être jetés en pâture, nous, les filetiers ! » déclare un chasseur.
David Acheritogaray tente de les rassurer en disant : « On sait que vous êtes honnêtes. Il faut continuer comme ça ». Avec ses collègues des services juridiques, il travaille déjà à une riposte en rédigeant un nouveau projet d’arrêté. Ce document serait soumis au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires en cas d’attaque contre les pantières.
En conclusion, il est clair que les chasseurs de palombes au filet du Pays basque sont confrontés à une incertitude croissante quant à la pérennité de leur pratique. Alors que le piégeage traditionnel des oiseaux sauvages est déjà interdit dans une grande partie de la France, il est possible que les pantières soient les prochaines cibles de cette interdiction. Il reste à voir si la riposte juridique des chasseurs pourra préserver leur tradition millénaire de la chasse aux palombes.
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