Joe Biden joue la carte de la prudence contre l’intelligence artificielle

Philippe DONNART


Le chef de l’État des États-Unis a apposé sa signature sur un décret qui contient diverses dispositions contraignantes pour les entreprises exerçant dans le domaine, les obligeant notamment à remettre au gouvernement central les conclusions de leurs vérifications de sûreté.

Joe Biden s’engage à réguler l’intelligence artificielle aux États-Unis

Joe Biden souhaite dompter l’IA. Washington a dévoilé, lundi 30 octobre, des règles et principes censés assurer que l’Amérique « montre la voie » dans la régulation de l’intelligence artificielle (IA), alors que les législateurs occidentaux peinent à encadrer cette technologie controversée. En ce sens, le président américain a signé un décret qui impose notamment aux entreprises du secteur de transmettre au gouvernement fédéral les résultats de leurs tests de sécurité, quand leurs projets posent « un risque sérieux en termes de sécurité nationale, de sécurité économique nationale, ou de santé publique ».

Joe-Biden
Joe Biden par Midjourney

Les critères de ces tests de sécurité seront fixés au niveau fédéral et rendus publics. « Pour réaliser les promesses de l’IA et éviter les risques, nous devons gouverner cette technologie. Il n’y a pas d’autre solution (…) : elle doit être encadrée », a déclaré le chef d’Etat avant de signer le décret à la Maison Blanche. Outre les nouvelles évaluations de sécurité, le texte donne des orientations en matière d’équité (pour éviter les biais discriminatoires), lance des recherches sur l’impact de l’IA sur le marché du travail et recommande le développement d’outils pour identifier facilement les contenus produits avec de l’IA.

Des ambitions limitées par le Congrès

La Maison Blanche a beau vanter l’ambition du décret, Joe Biden ne dispose en réalité que d’une marge de manœuvre limitée. Toute législation réellement contraignante et ambitieuse sur l’IA devrait passer par le Congrès américain. Or, ce dernier est pour l’heure divisé entre démocrates et républicains, ce qui rend très peu probable l’adoption d’une loi de grande envergure.