La démolition de l’ex-frégate « Suffren » à Bassens fait l’objet de soupçons quant à son implication dans le crash de la Caravelle Ajaccio-Nice d’Air France en 1968.
Bassens : la déconstruction de l’ex-« Suffren » lancée
Dans cette ambiance automnale humide, le quai de Bassens, à Bordeaux, est le théâtre d’une scène digne d’un film d’aventures. En effet, l’ex-frégate « Suffren » de la Marine nationale, avec sa haute coque rouillée, est amarrée au quai, prête à subir un chantier de déconstruction de trente-cinq mois. Arrivé le 24 novembre dernier en provenance de Toulon, le navire fait partie d’une flotte de huit navires devant subir le même sort à ce terminal portuaire.
Ce navire, mis en service le 1er octobre 1967 puis désarmé en avril 2011, est la première frégate de la Marine française conçue spécifiquement comme un navire lance-missiles, chargé notamment de protéger les porte-avions « Foch » et « Clemenceau » des attaques aériennes et sous-marines.
L’histoire de l’ex-« Suffren » est entourée de mystères, notamment depuis qu’un membre de l’équipage a affirmé que le navire aurait pu être impliqué dans le crash de la Caravelle du vol Ajaccio-Nice le 11 septembre 1968, au cours duquel 95 personnes avaient trouvé la mort. Un témoignage en ce sens a été accepté par une juge d’instruction du parquet de Nice et consigné dans le dossier.
Des films de France Télévisions, France Inter et l’INA (Institut national de l’audiovisuel) ont également suggéré que l’ex-« Suffren » aurait été en exercice dans la zone du crash, malgré les affirmations officielles qu’il était à quai à Toulon. Cette remise en question du récit officiel a relancé les spéculations sur une éventuelle implication du navire dans l’accident de la Caravelle.
Alors que le chantier de déconstruction a déjà débuté, d’autres navires suivront, notamment l’ex-« Meuse » arrivant de Toulon fin décembre, pour être préparé à entrer en cale sèche dès mars 2024. D’autres coques provenant de Brest et Lorient, comme l’ex-« Jean de Vienne », l’ex-« Montcalm », l’ex-« Cassard », l’ex-« Albatros », l’ex-« Georges Leygues » et l’ex-« d’Entrecasteaux », suivront également.
La déconstruction de ces bateaux suscite des émotions, mais le port de Bordeaux et la société Paprec prévoient de revaloriser plus de 90 % du démantèlement de ces bateaux de pêche. La découpe d’un navire de cette taille peut prendre entre quatre et six mois. Par ailleurs, le terminal de Bassens a récemment finalisé des travaux afin de traiter les eaux usées conformément aux normes de protection de l’environnement. Lors du désamiantage, une protection sera posée tout autour du navire, et trois entreprises se succèderont pour assurer les différentes phases de déconstruction.
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