En octobre 1984, Lisbonne a décidé d’acquérir Gertrude, l’ordinateur qui supervise et gère la circulation à Bordeaux. Cette décision a suscité l’intérêt d’autres grandes villes et capitales, tant en Europe qu’au-delà. En effet, à cette époque, Gertrude était considérée comme une véritable innovation technologique dans le domaine de la circulation urbaine. Cet article a été publié le 22 octobre 1984, afin de présenter cette nouvelle acquisition de Lisbonne et de souligner l’attrait suscité par Gertrude parmi les autres villes.
Gertrude révolutionne la circulation à Lisbonne
La capitale portugaise accueille avec enthousiasme l’arrivée de Gertrude, un système de régulation du trafic urbain qui promet de mettre fin aux embouteillages dans le quartier de Baixa. Les médias portugais se sont emparés de cette nouvelle, comparant son impact médiatique au départ emblématique de Fernando Chalana pour Bordeaux.
Une technologie de pointe au service de la mobilité
Gertrude n’est pas une inconnue à Bordeaux, où elle a été développée par un ingénieur visionnaire de la Communauté urbaine, Christian Franceries. Son système de régulation du trafic en temps réel avait déjà suscité la curiosité lors d’une présentation au Congrès international de Vienne, en Autriche. En effet, sa renommée internationale est due en partie au poids d’Elf-Aquitaine, qui a largement contribué à faire connaître Gertrude au-delà des frontières françaises.
Une société d’économie mixte pour une gestion efficace
La Communauté urbaine bordelaise a créé une société d’économie mixte, Gertrude S.A.E.M., afin de gérer et d’exploiter ce système révolutionnaire. La C.U.B. détient la majorité des parts de l’entreprise (51%), tandis que le reste est réparti entre Elf-Aquitaine, la Caisse d’épargne de Bordeaux, les villes de Bordeaux et de Mérignac, la Chambre de commerce, Citram, la C.G.F.T.E., l’Automobile-Club du Sud-Ouest, la Fédération des transporteurs routiers d’Aquitaine et Expanso.
Vers une expansion internationale
Fort de son succès à Bordeaux, Gertrude ne compte pas s’arrêter là. Une société Gertrude dédiée au marché portugais est d’ores et déjà en préparation, tandis que des prospections sont prévues en Angola, au Brésil, à Macao et au Mozambique. Les maires de Madrid et Barcelone se sont également montrés intéressés, et des négociations sont en cours avec la Colombie, le golfe Persique et l’Arabie saoudite.
Pourtant, malgré son rayonnement à l’étranger, Gertrude fait face à une certaine réticence en France. Si Paris a tenté de copier le système, sans succès, Toulouse a quant à elle opté pour un système britannique plus simple sans parvenir à résoudre ses problèmes de congestion routière.
Gertrude : un cadeau de Noël pour Lisbonne
Les habitants de Lisbonne voient en Gertrude leur sauveur face aux embouteillages désastreux du quartier de Baixa. Y transitent en effet chaque heure pas moins de 60 000 personnes. C’est donc avec un budget de 15 215 000 F et 80 000 dollars que la capitale portugaise a signé un contrat de six ans avec Gertrude. Les Lisboètes comptent bien profiter de cette technologie de pointe pour décongestionner leur cœur de ville, en proie à l’un des pires embouteillages d’Europe.
Gertrude, une promesse pour une mobilité fluide et éco-responsable
Gertrude ne se contente pas de réguler le trafic pour mettre fin aux embouteillages. Ce système sophistiqué favorise également la circulation des lignes de bus, donne la priorité aux pompiers dans les rues encombrées, réduit la pollution atmosphérique et diminue la consommation de carburant. Testé dès 1976 par le journal « Sud-Ouest » sur un parcours urbain de 11 kilomètres, Gertrude a permis de gagner 30 minutes de trajet.
En révolutionnant la circulation à Lisbonne, Gertrude offre une nouvelle perspective pour la mobilité urbaine. Son déploiement international promet également d’améliorer la gestion du trafic dans de nombreuses autres villes à travers le monde.
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