Macron et la planification écologique : Quelle est sa vraie position ?

Philippe DONNART


En 2017, lors de l’élection du nouveau président, de nombreux espoirs ont été nourris quant à son engagement envers les enjeux majeurs de l’écologie. Cependant, après six années de mandat, ces espoirs se sont largement dissipés. Les politiques menées en matière d’écologie ont souvent été impulsives et sans réelle prise en compte de la nécessité de les poursuivre et de les renforcer. Cette absence de continuité dans les actions entreprises pour la préservation de l’environnement est significative et mérite d’être analysée.

Le 4 mai 2022, au début de son second mandat, Emmanuel Macron réunit à l’Élysée les meilleurs experts en matière de climat. Les participants avaient l’espoir que le président avait réellement écouté leurs recommandations, mais ils se demandaient ce qu’il en avait vraiment retenu. Cette perception de désarroi est courante parmi les scientifiques et les militants écologistes, qui ont souvent vu leurs espoirs s’envoler depuis l’élection de Macron en 2017.

Au cours des six dernières années, la politique environnementale de Macron a oscillé entre des déclarations ambitieuses sur la scène internationale et une faible concrétisation de ces engagements. Malgré le slogan « Make Our Planet Great Again », la question de savoir si Macron s’intéresse réellement à l’environnement reste en suspens. Le thème a perdu de son importance tant dans l’ordre protocolaire du gouvernement que dans les politiques publiques. Nicolas Hulot, ancien ministre de l’Écologie et personnage clé de l’écologie en France, a quitté le gouvernement après des accusations, laissant un vide dans le portefeuille ministériel consacré à l’environnement.

Cette perte de prestige se manifeste également dans l’agenda parlementaire, où la grande loi de programmation sur l’énergie et le climat a été repoussée à plusieurs reprises. De même, la taxe carbone, un outil de planification permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre, a été abandonnée en raison du mouvement des « gilets jaunes » en 2018.

En 2022, une réduction du prix des carburants a été accordée sans condition de ressources, ce qui a été critiqué pour avoir principalement bénéficié aux plus aisés. Il aurait été possible d’utiliser d’autres dispositifs, comme le chèque énergie destiné aux ménages modestes. Malgré ces erreurs, le principe de la planification écologique est toujours soutenu par le gouvernement, avec un budget de 60 milliards d’euros prévu pour 2024. Cependant, il manque toujours une programmation pluriannuelle des investissements publics pour donner une vision à long terme aux citoyens et aux entreprises.

La confiance dans les engagements du gouvernement est également entamée par l’expérience décevante de la Convention citoyenne pour le climat, dont les propositions ont eu peu d’impact législatif. Il semble que pour Macron, l’environnement soit davantage une affaire de coup politique que de conviction réelle. Les écologistes français doivent toutefois comprendre que cette situation n’est pas unique à la France, et que d’autres pays, comme le Royaume-Uni, rencontrent des obstacles similaires.

Les espoirs de l’écologie déçus sous le deuxième mandat d’Emmanuel Macron

Alors que la planète fait face à une urgence climatique, les attentes vis-à-vis des dirigeants politiques sont grandes. Emmanuel Macron, fraîchement réélu pour un second mandat, n’échappe pas à la pression des experts du climat. De nombreux observateurs s’interrogent sur la réelle détermination du président français à mettre en place une politique environnementale efficace.

Les premiers pas du gouvernement Macron en matière d’écologie étaient prometteurs. La célèbre phrase « make our planet great again », prononcée en 2017, laissait entrevoir un réel engagement en faveur de la transition écologique. Cependant, au fil du temps, ces belles paroles ont laissé place à un bilan mitigé sur les fronts de la biodiversité et du climat.

Si certaines actions du gouvernement ont été saluées, comme l’interdiction des plastiques à usage unique ou la fermeture des centrales à charbon, d’autres mesures ont été perçues comme des reculs, voire des trahisons. La décision controversée de stopper les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Fessenheim, malgré l’autorisation de l’Autorité de sûreté nucléaire, en est un exemple marquant.

De plus, la politique du gouvernement en matière de taxation des carburants a été vivement critiquée. La taxe carbone, pourtant considérée comme un outil de planification essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, a été abandonnée en raison du mouvement des « gilets jaunes » en 2018. Cette décision a non seulement déçu de nombreux écologistes, mais a également renforcé le sentiment d’incohérence et d’improvisation dans la politique environnementale de Macron.

Malgré ces critiques, le gouvernement maintient sa volonté de mettre en place une planification écologique ambitieuse. L’agenda de la planification écologique sera présenté par le président ce lundi, avec pour objectif de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Cependant, certains doutes subsistent quant à la capacité du gouvernement à concrétiser ses engagements, comme en témoigne la déception suscitée par la Convention citoyenne pour le climat.

La confiance dans la politique environnementale de Macron ne repose plus uniquement sur de belles paroles et des déclarations d’intention, mais sur des actions concrètes et durables. Les scientifiques, les militants écologistes et les citoyens attendent désormais des résultats tangibles et une réelle volonté politique de faire face à l’urgence climatique.