#NoTwitterDay : Stop à l’égout à ciel ouvert d’Elon Musk sur Twitter !

Philippe DONNART


Le créateur de Conspiracy Watch, une plateforme qui surveille les théories du complot sur les médias sociaux, est le promoteur de la campagne de boycottage de X, anciennement connue sous le nom de Twitter.

Twitter : une plateforme de désinformation devenue inquiétante et dangereuse

Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk il y a un an, la plateforme rebaptisée X est devenue un terreau fertile pour la désinformation. La réduction drastique de l’équipe de modération et la modification du système de certification des comptes ont favorisé la propagation des fake news. Face à cette situation préoccupante, un collectif français appelle à une journée sans tweet sur X.

Rudy Reichstadt, fondateur du site Conspiracy Watch, tire la sonnette d’alarme quant aux changements opérés sur X. Il souligne la diminution de l’équipe de modération, passée de moins de 2000 personnes à seulement 80% de celle-ci. Il n’y a donc pratiquement plus de modération sur la plateforme. De plus, le système de certification des comptes a été complètement bouleversé. Les comptes certifiés, symboles de fiabilité, ont perdu leur statut au profit d’un système de certification payant. Ainsi, les comptes diffusant de la désinformation peuvent désormais obtenir une certification en payant huit dollars par mois. Cette certification leur offre non seulement une prime de visibilité algorithmique, mais leur permet également de monétiser leur activité sur X. Cette situation est particulièrement inquiétante, car elle encourage la désinformation et permet aux propagateurs de fausses informations de gagner de l’argent.

Selon la société News Gardes, les comptes certifiés avec le fameux badge bleu sont les principaux propagateurs de fake news. Ils seraient responsables de près de trois quarts de la désinformation sur le conflit entre Israël et le Hamas. Face à ces constatations, l’Union européenne a ouvert une enquête sur le rôle de X, mais aussi de Meta et TikTok, dans la diffusion de fausses informations.

Elon Musk, le propriétaire de X, affirme pourtant lutter contre les fake news. Cependant, Rudy Reichstadt souligne que l’autorégulation pratiquée par les plateformes ne suffit pas. Il est nécessaire d’avoir une régulation externe, une régulation démocratique, afin de mettre fin à la désinformation. Il critique également le système de notes de contributions mis en place par Elon Musk, affirmant que cela n’a rien à voir avec la démocratie.

Le collectif français appelant à une journée sans tweet sur X souhaite avant tout sensibiliser les utilisateurs à la problématique de la désinformation sur la plateforme. Il rappelle que les utilisateurs ont du pouvoir et peuvent choisir de ne pas soutenir une plateforme qui encourage la désinformation. Une telle journée permettrait de créer un débat public sur le sujet et de prendre conscience que la désinformation n’est pas inéluctable.

Cependant, Rudy Reichstadt souligne qu’il est nécessaire d’aller plus loin pour contraindre Elon Musk à respecter ses obligations de lutte contre la désinformation. La réglementation européenne prévoit des sanctions, telles qu’une amende pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires mondial et une interdiction sur le marché européen en cas de récidive. Reste à voir si ces mesures seront suffisamment dissuasives.

En fin de compte, la question de la désinformation sur X reste très préoccupante. La plateforme a gagné en audience depuis son rachat par Elon Musk, attirant de plus en plus de visiteurs. Cela est notamment dû au retour des comptes dangereux qui avaient été déplateformés par Twitter. Ainsi, la désinformation, les faux comptes et les attaques en ligne se multiplient sur X.

Malgré les menaces et les injures dont il est victime au quotidien, Rudy Reichstadt ne quitte pas Twitter. Il estime qu’il est plus efficace de mener un débat public et de demander une régulation démocratique de la plateforme pour lutter contre la désinformation. En attendant, il appelle à une prise de conscience collective : il n’y a pas de fatalité à ce que X devienne un repaire de la désinformation, et les utilisateurs ont le pouvoir d’influencer cette évolution.