Selon les données fournies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les hommes ont un taux de suicide deux fois plus élevé que les femmes. Cette statistique alarmante met en évidence une préoccupation majeure quant à la perception traditionnelle de la masculinité, qui encourage souvent les hommes à ne pas révéler leur vulnérabilité. Un professionnel regrette cette association et souligne l’importance de briser ces stéréotypes pour prévenir davantage de décès tragiques par suicide.
« Movember » : un mois pour briser le tabou autour de la santé mentale masculine
Depuis 2012, le mois de novembre est synonyme de « Movember », un mouvement né en Australie qui incite les hommes à se laisser pousser la moustache pendant tout le mois pour sensibiliser aux maladies qui les touchent spécifiquement, telles que les cancers des testicules et de la prostate. Cependant, le « Movember » aborde également les questions de santé mentale qui comportent des enjeux spécifiques pour le public masculin.
Selon Mathilde Bourdon, porte-parole de l’ONG Movember en France, de nombreuses études montrent que les hommes ont tendance à ne pas exprimer quand ils vont mal, craignant de montrer leurs faiblesses. Ce constat vient souligner une différence importante entre les hommes et les femmes en matière de santé mentale.
Les statistiques révèlent que les hommes consultent moins de psychologues et sont plus susceptibles de développer des addictions, notamment à l’alcool. Malheureusement, l’alcool agit comme un masque qui retarde la prise en charge des problèmes mentaux, voire les complique. C’est également un facteur de risque de suicide.
Une des raisons à cela est le rapport à l’intimité. Les stéréotypes de genre véhiculent l’idée qu’il n’est pas valorisant pour un homme de parler spontanément de ses problèmes personnels. Cependant, les hommes peuvent se confier à un ami, un collègue ou un partenaire de sport, à condition que cette personne pose la question et suscite la conversation. C’est en encourageant cette « pression sociale positive par les pairs » que le Movember espère favoriser la libération de la parole autour des problèmes de santé mentale chez les hommes.
Les statistiques démontrent qu’il y a plus d’hommes qui meurent par suicide que de femmes. Pourtant, on observe plus de tentatives de suicide chez les jeunes femmes. Cela s’explique par le fait que les hommes utilisent des méthodes plus létales et retarde souvent la prise en charge de leurs problèmes.
L’âge est également un facteur déterminant, avec une surmortalité par suicide chez les hommes de plus de 75 ans. Ces hommes sont moins enclins à consulter et plus vulnérables qu’ils ne l’étaient à l’âge de 30 ans. Ainsi, le ratio entre le nombre de tentatives de suicide et le nombre de suicides est proche de 1 pour cette tranche d’âge.
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière la question de la santé mentale et des tentatives de suicide. Cependant, les chiffres montrent une augmentation plus importante des tentatives chez les jeunes femmes, liée sans doute à des contextes de violences intrafamiliales ou d’adversité sociale amplifiés par le confinement.
On peut espérer que la situation poussera davantage les hommes à se confier, mais il est essentiel de ne pas relâcher les efforts de prévention. Les représentations sociales n’ont pas encore évolué radicalement et il est nécessaire de continuer à sensibiliser et à encourager le dialogue sur la santé mentale masculine.
Il est important d’être attentif aux signes qui peuvent alerter sur un mal-être mental. Des changements d’apparence ou d’habitudes, des variations de rythme de vie, l’usage abusif de substances toxiques, des modifications d’humeur ou une perte de plaisir dans les activités peuvent être des signaux d’alerte.
Si l’on remarque ce type de comportements chez une personne, il est crucial de suivre son intuition et de lui poser des questions. Il est essentiel d’être disponible pour écouter et d’encourager la personne à agir, que ce soit en proposant de consulter un professionnel de la santé, en suggérant de contacter des services d’écoute spécialisés ou simplement en proposant des activités qui peuvent aider à retrouver du plaisir.
Il existe des services d’écoute anonymes disponibles en cas de besoin ou d’inquiétude, tels que la ligne Suicide écoute joignable 24h/24 et 7j/7 au 01 45 39 40 00. Des informations supplémentaires sont également disponibles sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.
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