Planète végétal : la saga agricole et familiale en Gironde

Philippe DONNART


En ce mois de septembre, la société de Cestas a célébré un événement majeur : ses 50 ans d’existence. C’est l’occasion parfaite pour revenir sur le parcours remarquable de cette entreprise familiale qui compte actuellement 240 salariés. Depuis sa création, elle a su évoluer et s’adapter aux changements du marché, ce qui lui a permis de se maintenir et de prospérer au fil du temps. Grâce à son équipe dynamique et dévouée, l’entreprise a su se démarquer de ses concurrents et fidéliser une clientèle fidèle. Tout cela est le fruit d’un travail acharné et d’une vision stratégique portée par la famille fondatrice. Aujourd’hui, la société de Cestas est devenue un acteur majeur de son secteur d’activité et continue de se développer grâce à son esprit d’innovation et à sa volonté constante de se surpasser.

Une entreprise agricole qui a su évoluer avec le temps

L’histoire de Planète Végétal est celle d’une famille d’agriculteurs passionnés qui ont su faire preuve d’audace et d’innovation pour développer leur entreprise au fil des années. Tout a commencé avec Louis Letierce, un agriculteur de Seine-Maritime, qui a décidé de s’émanciper à l’âge de 20 ans et de louer 40 hectares de terre dans l’Oise avec sa femme Marguerite. Au fil du temps, la superficie des terres a considérablement augmenté, passant de 40 hectares à 100 hectares, puis à 250 hectares en 1955. Une croissance qui reflétait également l’agrandissement de la famille, comptant huit enfants dont François, l’aîné, et Christian, le sixième de la fratrie, qui sont aujourd’hui les coprésidents de Planète Végétal à Cestas.

L’après-guerre a été une période favorable pour l’agriculture, car il était nécessaire de sortir du système de rationnement alimentaire, de lutter contre le risque de famine et de faire face à l’explosion démographique de l’après-guerre.

C’est au milieu des années 1960 que François Letierce fait un stage agricole dans les Landes et tombe amoureux de la région. Il rentre dans l’Oise avec une idée en tête : créer une activité agricole dans la Haute-Lande. En 1972, son rêve se réalise lorsqu’il achète 250 hectares de terres à Cestas. C’est ainsi que naît Planète Végétal, anciennement connu sous le nom de Pot au Pin. Aujourd’hui, l’entreprise cultive du maïs et des légumes sur 2 000 hectares de terres, ainsi que quelques centaines d’hectares loués à d’autres agriculteurs.

Le 19 septembre dernier, Planète Végétal a célébré son 50e anniversaire en présence de 400 invités, dont des agriculteurs, des partenaires, des clients et des élus locaux.

Un engagement en faveur de l’environnement et de la communauté

Au fil des années, Planète Végétal s’est engagé en faveur de l’environnement en cofondant Demain la terre et en acquérant le label Haute Qualité Environnementale ainsi que le label Zéro Résidu de Pesticides. Grâce à la méthanisation, l’entreprise produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme, ce qui lui permet de fournir l’équivalent des besoins en gaz de 7 000 foyers. De plus, Planète Végétal s’implique également dans l’aide alimentaire en fournissant chaque année 3 300 tonnes de produits aux Restos du Cœur et à la Banque Alimentaire.

La relève de l’entreprise est assurée avec Clément, fils de Christian, qui occupe le poste de directeur de production, et Loïc, fils de François, qui est administrateur de l’entreprise.

Les défis de l’agriculture moderne

Lors des festivités du 50e anniversaire de Planète Végétal, des tables rondes ont été organisées pour aborder les thèmes du développement durable de la ressource en eau, de l’innovation dans les fermes et de la place de l’agriculture dans notre société. Ces discussions ont été suivies d’une conférence animée par l’économiste Philippe Dessertine, qui a souligné le fossé qui s’est créé entre l’agriculture et la jeunesse. Selon lui, l’agriculture est souvent désignée comme le bouc émissaire d’un modèle économique alors qu’elle contribue à la réduction des gaz à effet de serre, contrairement au secteur du transport.

Les agriculteurs sont confrontés à des injonctions contradictoires de la réglementation, passant d’un encouragement à l’utilisation d’engrais à des restrictions soudaines. Néanmoins, l’enjeu est de taille : nourrir une population mondiale en constante