Pollution au Royaume-Uni : 40 000 morts/an, 4 000 à Londres

Philippe DONNART


Récemment, les autorités anglaises ont annoncé l’extension de la zone de faible émission à travers tout le Grand Londres, englobant ainsi une superficie de 1 570 kilomètres carrés. Cette mesure vise principalement à combattre l’asthme, une maladie respiratoire qui touche un nombre alarmant de plus de 200 000 enfants dans la capitale anglaise. En effet, cette extension vise à réduire les émissions de gaz polluants provenant des véhicules et ainsi améliorer la qualité de l’air dans la région. En prenant cette initiative, les autorités espèrent protéger la santé de la population, en particulier celle des enfants qui sont les plus vulnérables face à cette maladie respiratoire. Grâce à cette extension de la zone de faible émission, les véhicules les plus polluants seront obligés de réduire leur circulation dans cette zone ou de payer une taxe supplémentaire. Cela encouragera les gens à opter pour des moyens de transport plus respectueux de l’environnement, tels que les transports en commun ou les véhicules électriques. Même si cette mesure est spécifiquement destinée à lutter contre l’asthme chez les enfants, elle aura également des avantages significatifs sur la qualité de l’air dans son ensemble et contribuera à la préservation de l’environnement. En somme, cette extension de la zone de faible émission est une initiative cruciale pour la santé publique et la protection de l’environnement dans le Grand Londres.

La pollution de l’air à Londres : un problème sérieux qui doit être résolu

Les moteurs rugissent sur Crouch End, une artère du nord de Londres. « Tout a l’air charmant, décrit Ruth, habitante du quartier, mais vous respirez un air pollué ». Cette ancienne professeure d’économie a démissionné lorsque son fils est tombé malade. C’était en été 2018, Lorcan avait un an et demi : « Il faisait très chaud. Sa respiration est devenue rapide. Les muscles sous sa cage thoracique se contractaient à chaque entrée ou sortie d’air. J’entendais un sifflement. Je ne sais pas si vous avez déjà entendu ce son, comme un craquement dans les poumons. »

Un mal invisible

Les symptômes ne trompent pas : sifflement, essoufflement, toux, douleurs thoraciques. Il faut fuir les grands axes pollués, préviennent les médecins. « Lorcan a fait une crise en 2020, mais aucune en 2021 pendant le confinement », constate sa mère. Mais cette année, son état s’est détérioré. Il a raté l’école et passé 10 jours à l’hôpital. Oxygène, intraveineuse, moniteur cardiaque : « Il était attaché à son lit, on ne peut pas vraiment dormir avec ce traitement. C’était traumatisant », poursuit la Londonienne.

L’asthme, une maladie de plus en plus répandue

L’hôpital de Brompton, à Londres, est débordé par les cas d’asthme infantile. Ruth y a rendez-vous avec son fils. Les infirmières et les médecins vont tester la force des poumons du petit garçon. « Je vais devoir inspirer et expirer dans une machine, explique Lorcan. Parfois, c’est facile. Quand ça ne va pas, je suis accroché à une machine. » À peine entré dans la salle d’attente, le petit brun au nez piqué de taches de rousseur se précipite sur un jeu vidéo. Cette partie de l’hôpital a des allures de cours de récréation, sauf que les surveillants ont des blouses blanches : écrans, baby-foot, dessins. L’examen fini, le docteur se veut rassurant sur l’état du petit écolier âgé maintenant d’un peu plus de six ans. Mais il confirme que son cas est loin d’être isolé : « L’asthme est maintenant la maladie à long terme la plus commune dans le monde entier. La maladie numéro 1. On voit beaucoup d’enfants dans des états très sérieux. »

Les causes de la pollution

Parmi les polluants dévastateurs, le chauffage au bois et les particules fines qui s’échappent des voitures. « La pollution est un facteur aggravant », indique le professeur de pneumologie Andrew Bush. Depuis trente-deux ans, l’homme se bat contre l’asthme infantile : « J’ai honte de le dire. Le Royaume-Uni est l’homme malade de l’Europe. Les crises d’asthme ne sont pas prises au sérieux. »

La lutte contre la pollution de l’air

La pollution de l’air à Londres est un problème grave qui nécessite une action urgente. Pour lutter contre ce fléau, les autorités ont mis en place des mesures visant à réduire l’accès des véhicules polluants au centre de la ville. Depuis le 29 août dernier, les conducteurs de véhicules qui dépassent les normes en vigueur doivent payer une taxe de 14 euros par jour pour circuler. Les contrevenants risquent une amende de 200 euros. Cette initiative a suscité des réactions mitigées, certains opposants déplorant que cela affecte principalement les personnes à faible revenu.

Une loi pour protéger la santé des citoyens

Face à l’ampleur du problème, des militants se sont mobilisés pour demander l’adoption d’une loi visant à prendre en compte l’impact de tout projet sur la pollution atmosphérique. Rosamund Kissi Debrah, une mère dont la fille est décédée d’une grave crise d’asthme, est l’une des voix qui se font entendre. Elle se bat pour que cette proposition de loi, appelée la loi Ella en hommage à sa fille, soit votée au Parlement. Cette proposition de loi serait une première mondiale et permettrait de garantir que la pollution de l’air soit prise en compte dans toutes les décisions politiques et économiques.

L’air propre, un droit fondamental

Il est essentiel de reconnaître que l’air pur est un droit fondamental, et non un privilège. La pollution de l’air tue des milliers de personnes chaque année, et il est temps de prendre des mesures concrètes pour protéger la santé des citoyens. Les gouvernements et les autorités locales doivent agir de manière coordonnée pour réduire la pollution de l’air et mettre en place des politiques efficaces pour garantir un air propre et sain pour tous. La santé de nos enfants dépend de notre action, il est donc crucial d’agir dès maintenant.