Des spécialistes du domaine scientifique montrent des préoccupations concernant l’état précaire des récifs coralliens reconnus mondialement situés dans la mer Rouge. Ces inquiétudes sont basées sur la récente découverte d’une maladie énigmatique qui entraîne une diminution considérable de la population d’oursins. Il est à noter que ces créatures marines jouent un rôle vital dans l’équilibre écologique et la pérennité des récifs coralliens.
Une hécatombe d’oursins menace les récifs de la mer Rouge
Dans la ville d’Eilat, située au sud d’Israël et bordée par l’Egypte et la Jordanie, les chercheurs de l’Université de Tel-Aviv ont fait une découverte alarmante en janvier dernier. Sur un site connu pour être peuplé d’oursins-diadèmes (Diadema setosum), ils ont constaté une mortalité massive de ces animaux marins. À la place, ils ont trouvé des squelettes et des amas d’épines.
Ils ont alors émis l’hypothèse d’un déversement ponctuel de produits chimiques ou d’un épisode de pollution qui auraient pu causer ces morts. Cependant, cette théorie a été rapidement écartée lorsque les chercheurs ont constaté que les Diadema setosum élevés dans des cuves à l’Institut inter-universitaire pour les sciences marines étaient également touchés. En moins de 48 heures, tous les oursins de cette espèce ont succombé.
Les scientifiques ont ensuite découvert que d’autres espèces d’oursins, dont l’Echinothrix calamaris, étaient également touchées par une mortalité massive dans les mêmes eaux. Cependant, d’autres populations d’oursins continuent de prospérer près des récifs coralliens.
Prolifération d’algues et conséquences dévastatrices
La disparition des Diadema setosum est préoccupante car cette espèce était la plus répandue au large d’Eilat. Ces oursins se nourrissent d’algues à la prolifération rapide, empêchant ainsi leur recouvrement des coraux. Les algues prennent alors le dessus, étouffent les coraux et causent des dommages importants aux récifs. Les coraux ont besoin de lumière pour se développer, et les Diadema setosum jouaient un rôle clé en les débarrassant des algues envahissantes.
Cette mortalité massive des oursins est particulièrement préoccupante pour la mer Rouge, connue pour la robustesse de ses récifs coralliens. En effet, ces récifs, qui ne couvrent que 0,2% de la surface des mers, abritent plus de 25% de la biodiversité marine mondiale.
Des recherches pour trouver la cause de cette hécatombe
Afin de déterminer la cause de cette mortalité soudaine des oursins, les scientifiques ont intensifié leurs recherches. Ils se demandent si un agent pathogène est à l’origine de ces décès massifs, ou si d’autres facteurs sont en jeu.
Mya Breitbart, biologiste à l’Université du Sud de la Floride, a récemment identifié un agent pathogène responsable d’une mortalité massive d’oursins aux Antilles. Cependant, dans le cas des récifs coralliens de la mer Rouge, les chercheurs s’interrogent encore. Ils se demandent s’il s’agit du même agent pathogène que celui ayant frappé les Antilles il y a plusieurs décennies, ou si une autre explication est à trouver.
Il est difficile d’empêcher la contagion parmi les oursins, car il n’est pas possible de traiter l’océan comme on traite les humains atteints de maladies infectieuses. Cependant, les chercheurs envisagent une solution prometteuse : élever des oursins des espèces menacées en captivité et les relâcher dans la mer Rouge pour repeupler les récifs une fois que le danger sera écarté.
Des mesures à prendre pour prévenir la propagation
En attendant de trouver la cause exacte de cette hécatombe d’oursins, les chercheurs réfléchissent également à des mesures à prendre pour prévenir la propagation de potentielles maladies ou parasites. Ils envisagent de nettoyer les embarcations afin de minimiser les risques de contamination. Selon eux, si un parasite mortel a déjà touché les oursins, il est très probable qu’un autre soit déjà en route, transporté par un navire ou présent dans un port.
Il est crucial de trouver rapidement des solutions pour protéger les récifs coralliens de la mer Rouge. Ces écosystèmes marins uniques abritent une biodiversité exceptionnelle et leur survie est essentielle pour préserver l’équilibre de notre planète. En attendant, les scientifiques continueront leurs recherches pour comprendre les causes de cette hécatombe et trouver des moyens de préserver ces précieux habitats marins.
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