Après une période de trois ans de travaux à Gujan-Mestras, située en Gironde, la chaloupe nommée « Brokoa » et appartenant à l’association Itsas Begia, qui œuvre pour la préservation du patrimoine maritime basque, est enfin rentrée au port de Saint-Jean-de-Luz et Ciboure le vendredi 6 octobre.
Le grand retour de la chaloupe historique « Brokoa » dans la baie de Saint-Jean-de-Luz Ciboure
Le soleil brille déjà haut dans le ciel alors que la chaloupe « Alba » quitte le port de Saint-Jean-de-Luz Ciboure ce vendredi 6 octobre. Il est 10h30 du matin. Bruno Lockhart et Yann Maus, membres de l’association Trois-Mâts basque, prennent la mer avec une idée bien précise en tête : assister au retour de la chaloupe historique « Brokoa » dans la baie de Saint-Jean-de-Luz Ciboure. Les conditions météorologiques sont parfaites, insiste Yann Maus.
Le paysage est idyllique, avec la corniche d’Hendaye en arrière-plan à gauche. Au loin, une coque en bois avec ses voiles déployées fend les flots. Un véritable décor de carte postale. « C’est lui ? », s’interrogent les personnes à bord, impatientes de l’arrivée imminente. « Alba » s’approche lentement. « C’est bien lui ! », confirme l’équipage.
Porté par le vent, « Brokoa » effectue son grand retour vers son port d’attache. Mais avant d’y entrer, l’équipage de six personnes abaisse les voiles. La chaloupe et ses marins sont accueillis par les applaudissements de quelques promeneurs sur le quai du port. « Il est là, il est enfin de retour », s’exclame une passante. Le bateau, construit il y a plus de trente ans, jette l’ancre à quelques mètres de la Maison Louis-XIV.
En 2019, cette chaloupe biscayenne de 13,75 mètres avait été immobilisée pour des travaux au chantier naval Debord de Gujan-Mestras, dans le bassin d’Arcachon. « En 2018, nous ne pouvions plus marcher sur le pont, il était en train de pourrir. Nous avons donc organisé un chantier participatif, vidé le bateau et avons découvert que la quille centrale était morte. Nous avons dû trouver un nouveau chantier », explique Laurent Etchandy, président de l’association Itsas Begia, à l’origine de cette aventure et capitaine du voyage.
Cependant, la pandémie de Covid-19 est venue retarder les travaux. L’association de sauvegarde du patrimoine maritime basque avait prévu de récupérer le bateau en avril 2020, mais tout a été reporté. « Nous avons dû faire face à de nombreux problèmes, nous nous rendions régulièrement sur le chantier pour effectuer des travaux. Cependant, la chaloupe est restée trop longtemps hors de l’eau et a commencé à pourrir. Nous avons donc dû réaliser des travaux supplémentaires », raconte Laurent Etchandy.
Enfin amarrée, le capitaine raconte le voyage : « Nous sommes partis d’Arcachon hier [jeudi] vers 7h30 et nous sommes arrivés à Hendaye vers 23 heures. Nous avons fait une belle balade et nous avons eu la chance de croiser des dauphins près d’Arcachon. » L’équipage lâche ensuite les amarres le vendredi matin pour arriver à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure vers 11h30.
« Maintenant, il ne reste plus qu’à lui donner une nouvelle vie. La nouvelle vie de ‘Brokoa’ commence aujourd’hui », s’émeut Laurent Etchandy, ravi de revoir la chaloupe mouiller dans ce port. Il reste encore à former un nouvel équipage, à collecter les fonds nécessaires pour rembourser les dettes liées aux travaux et à se relancer. « Brokoa » pourra ensuite accueillir des amateurs à son bord, leur enseigner la navigation à voile ancienne et participer à différentes manifestations mettant en valeur le patrimoine maritime français et basque. « Il y a eu beaucoup de travail, il y en aura encore, mais nous y arriverons. Si nous sommes arrivés jusque-là, c’est que nous en sommes capables », projette le président, plein de confiance.
La chaloupe « Brokoa » est revenue dans la baie de Saint-Jean-de-Luz Ciboure après une longue période d’immobilisation et de travaux. Grâce aux efforts de l’association Itsas Begia, ce joyau du patrimoine maritime retrouve enfin sa place dans le port. Cette chaloupe historique sera désormais le théâtre d’aventures maritimes et continuera de faire vivre l’histoire et la tradition basques.
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